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[00:00:12]

Bonsoir à toutes et à tous. Trois nouveaux départements doivent basculer en zone rouge le Rhône, la Nièvre et l'Aube. Nombre d'hôpitaux sont saturés et sont contraints de passer en médecine dégradée. Et malheureusement, la situation va continuer à se détériorer dans les jours et les semaines à venir. D'où cette question les mesures de freinage sont elles suffisantes? Était une erreur de ne pas avoir reconfirmer le pays le 29 janvier dernier, quand tout le monde s'y attendait. Question Va t il falloir maintenant prendre des mesures beaucoup plus drastiques pour éviter une explosion à l'hôpital, comme par exemple la fermeture des écoles pendant plusieurs semaines?

[00:00:50]

Et les Français, y serait il prêt? C'est le sujet de cette émission C dans l'air, intitulé ce soir Covidien droit dans le mur avec un point d'interrogation pour répondre à vos questions, nous avons le plaisir d'accueillir Patrick Pelloux. Vous êtes médecin urgentiste au Samu de Paris, président de l'Association des médecins urgentistes et auteur de Urgence de vivre. C'est aux Éditions du Cherche midi. Soizic Quéméner, vous êtes rédactrice en chef du service politique de Marianne, où vous avez signé ce papier intitulé Jupiter redescend sur terre.

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En direct de Genève, en Suisse, on retrouve le professeur Antoine Flahault. Vous êtes épidémiologiste et directeur de l'Institut santé de santé globale et auteur de Coved, le bal masqué aux Éditions du No. Et enfin, le professeur Bertrand Guidaient. Vous êtes chef du service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Saint-Antoine de Paris. A ce titre, vous avez d'ailleurs rencontré la semaine dernière Emmanuel Macron. Avec d'autres confrères et animateurs. Vous nous raconterai. Patrick Pelloux On commence avec vous.

[00:01:48]

Ce matin, Le Parisien rapportait que le Samu de Paris, le Samu d'Ile de France, avait constaté avait noté une hausse de 65% des transports de Cacau vide en dix jours. C'est exact, c'est exact. C'est dire qu'en fait, depuis à peu près 6, 7 jours, en fait, on a une augmentation des cas. Kovy, ça ne fait aucun doute. Ce n'est pas du tout dans la même configuration que l'année dernière. C'est ça qui nous surprend beaucoup.

[00:02:17]

Les cas sont beaucoup plus jeunes. Les casse touche absolument tout le département. D'accord, alors qu'au mois de mars de l'année dernière, ça touchait surtout la Seine-Saint-Denis et l'ouest de l'Ile de France. Ce qui nous surprend aussi beaucoup à ça, c'est sûr.

[00:02:37]

En fait, on a l'impression que ça recommence. Et ça, je dois vous avouer que ça ruine un peu le moral des soignants.

[00:02:43]

Concrètement, ce sont des quadras, des quinquas qui se croyaient finalement à l'abri de devoir aller à l'hôpital et brutalement, qui ont des difficultés à respirer. Bien sur qui appelle le Samu?

[00:02:52]

Bien sûr, c'est certain. Les difficultés respiratoires, c'est les douleurs thoraciques qui nous font craindre à chaque fois une embolie pulmonaire, puisque c'est un des risques majeurs de la Kovy de 19.

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Et il nous appelle et ce qu'on essaye de faire parce qu'on a appris à soigner cette maladie.

[00:03:13]

En fait, on les dirige directement, soit sur les unités comme celles de Bertrand, guidaient des soins intensifs de manière à pulsés, beaucoup d'oxygène et à freiner le plus longtemps possible ce que l'on appelle l'intubation, c'est à dire la pose d'un respirateur artificiel.

[00:03:28]

Certains passent directement de leur domicile. Oui à la réanimation, aux soins intensifs où ne font pas Lacaz.

[00:03:36]

La case, la case hôpital, c'est la case des urgences. Et là, on essaye le plus possible. C'est le job du Samu et qu'on essaye de faire le mieux possible.

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Même si on n'est pas parfait et si on est perfectible, on essaye de les mettre là où c'est le plus adapté pour eux. Et à l'heure actuelle, ce qu'on essaye de faire, c'est de les prendre très, très tôt, surtout quand il y a des baisses de la saturation. En gros, c'est facile pour les téléspectateurs. Si vous arrivez à compter jusqu'à 10 ou 20 sans vous arrêter, c'est que vous avez une bonne saturation. Ça, c'est un bon moyen, très simple et très efficace de savoir raconter à Vincent, reprendre sa respiration.

[00:04:10]

Voilà, c'est qu'on est bon. Voilà l'oxygène.

[00:04:12]

Voilà, on sait, on sait. Est là. Je sais que vous avez 99 100% parce que vous vous finissez vos phrases. Je finis les miennes. Si d'un coup vous êtes Altan, c'est là où vous appelez le SAMU et on dépêchera des équipes pour vous voir, pour mettre tout de suite de l'oxygène.

[00:04:27]

Professeur Bertrand Guidez à Saint-Antoine et plus généralement en Ile de France. Est ce qu'on peut encore pousser les murs pour accueillir ces nouveaux malades ou non? On passe dans ce qu'on appelle la médecine dégradée. On les accueille, on les soigne même mal.

[00:04:41]

Plusieurs éléments de réponse. Première éléments de réponse. On n'est pas du tout dans la même configuration que lors de la première vague, voire de la deuxième vague, parce qu'une grande partie de nos services étaient déjà pleins, c'est à dire qu'on parlait de marée montante. On parlait de plateau où donc les services étaient déjà très, très plats et churches fous de d'occupation des services de réanimation. On a à faire face depuis quelques jours à une augmentation brutale. d'Hospitalisation, c'est ce qui nécessite effectivement de pousser les murs.

[00:05:14]

Comme vous le dites, c'est à dire de créer des nouveaux lits. Le problème, c'est que ces nouveaux lits, ça suppose d'avoir du matériel. Mais globalement, on a ce qu'il faut maintenant. Mais c'est surtout d'avoir du personnel compétent pour prendre en charge des malades instables qui relèvent des soins critiques. Et c'est là où c'est compliqué. Et donc, il faut aller chercher diverses solutions. D'une part, voir si on peut se faire aider par d'autres régions.

[00:05:39]

Mais c'est compliqué parce que beaucoup de régions sont maintenant atteintes. Deuxièmement, c'est pour pouvoir éventuellement transférer des malades dans d'autres régions. Mais c'est très compliqué parce que maintenant, les familles s'y opposent beaucoup en disant pourquoi est ce qu'on transférerait des logements? C'est un point qu'il faudra peut être détailler après. C'est à essayer d'intégrer du personnel qui n'est pas habitué à travailler en réanimation avec des programmes de formation un peu eclaire sur 48 heures et de les intégrer dans l'équipe, donc de créer des équipes mixtes.

[00:06:10]

Avec ces mesures, on est capable effectivement de pousser les murs, c'est à dire d'avoir des lits supplémentaires de soins critiques. Et donc, c'est ce qui nous est demandé avec une montée en charge par paliers en fonction du nombre de malades à admettre. Donc là, on est actuellement au palier 3 et on se prépare à passer au palier 4, c'est à dire, effectivement, de d'ouvrir des lits supplémentaires. Une des conséquences, n'est ce pas un?

[00:06:37]

4 ouvrir des lits, des lits supplémentaires. Mais vous ne l'avez pas déjà fait, ça d'ouvrir des lits supplémentaires. On peut encore en investir. Il y a encore des pièces vides, mais il y a encore des lits.

[00:06:45]

Il y a encore du personnel où l'on fait. Ce que l'on sait, c'est que l'on utilise des locaux, requalifie. Si vous voulez des locaux qui étaient pas fait pour ça au départ, pour prendre en charge ce type de malade. Effectivement, ce n'est pas du tout idéal. Ce n'est pas idéal en termes de locaux. Ce n'est pas idéal en terme d'équipe. Ce qui fait la spécificité de la réanimation, c'est des gens qui ont l'habitude de travailler ensemble.

[00:07:10]

Des docteurs, des infirmières, des aides soignants. C'est une équipe. Et donc, c'est sûr que si vous créez une structure comme ça, en plus en dehors des murs, eh bien c'est dégradé. Ce n'est pas la même qualité que quand vous faites de la réanimation dans les structures habituelles. Mais après, comme quand la demande augmente, eh bien, il faut essayer de répondre à la demande en augmentant l'offre. La question, c'est jusqu'où peut on monter sans trop dégrader la qualité des soins?

[00:07:39]

Notre message, c'est le message qu'ont à passer Emmanuel Macron. C'est qu'on a un certain niveau.

[00:07:44]

On ne pourra pas aller au delà. On ne pourra pas aller au delà. Et donc, il faut prendre des mesures pour fermer le robinet d'entrée. C'est l'expression que nous avons utilisée pour réduire la pression sur les services de réanimation.

[00:07:57]

Professeur Antoine Flahault, vous avez une vision plus détachée depuis désormais, depuis la Suisse. Comment?

[00:08:04]

D'abord, première question comment expliquer que cette brutale dégradation, cette brutale arrivée des malades à l'hôpital dont on vient de parler? Le professeur Bertrand Guidez. Deuxième chose comment appréciez vous la situation en France? Nous sommes à 33.000 contaminations quotidiennes en moyenne.

[00:08:19]

L'ancien directeur de la Générale de la Santé, William DAB, a dit ce matin que l'épidémie était hors de contrôle.

[00:08:28]

Selon lui. Alors oui, une épidémie sous contrôle, c'est lorsque le taux de reproduction est inférieur à 1, le taux de reproduction que vous savez, c'est le nombre de patients que l'on infecte soi même quand on est infecté. En fait, le taux de reproduction en France est au dessus de 1. Il est aux alentours de 1,10 et en région parisienne, à 1,15. Ce n'est pas énorme en mémoire.

[00:08:54]

Il était à 3 lors de la première vague du printemps dernier.

[00:08:58]

Voilà que tous les gestes barrières, toutes les mesures de confinement partielles que sont le couvre feu, la fermeture des bars, etc. Tout cela, heureusement, porte ses fruits et réduit considérablement la pression. On aura sinon 3 ou des valeurs. Peut être même supérieur à 3, parce que les nouveaux variants tirent encore plus vers le haut. Le taux de reproduction, donc. Malgré toutes ces mesures, qui sont pourtant des mesures extrêmement fortes, ce taux dépasse la valeur de 1.

[00:09:28]

En effet, c'est une croissance exponentielle qui est hors de contrôle avec les mesures actuelles. Ce n'est pas du tout quelque chose qui est propre à la France ou qui est propre à la région parisienne. Déjà, en Europe centrale, la pression est extrêmement forte. La vague est extrêmement forte en Hongrie, en Pologne, en Bulgarie, en République tchèque. Heureusement, la République turque est en train d'arriver à son pic. Les Balkans également et l'Europe de la Méditerranée.

[00:09:57]

l'Italie connaît également une vague très importante pour certains, beaucoup plus importante que la deuxième vague. Mais en Italie aussi, il semble que le pic soit très proche. Alors revenir à temps pour revenir en France?

[00:10:12]

Quéméner quand on entend ce que décrivait à l'instant le professeur Guidez Patrick Pelloux. Est ce que le gouvernement ne s'interroge pas sur la pertinence de ces mesures? Sondage Elabe. D'ailleurs, les Français sont sévères vis à vis de ces mesures. 73 des Français les jugent non efficaces et 72 pour cent des Français qui vivent dans les départements où ces mesures sont imposées les jugent pas faciles à comprendre.

[00:10:36]

Oui, nettement un changement de discours pour l'instant off. C'est à dire qu'on entend certains ministres qui commencent à dire qu'on va sans doute être obligé d'aller vers des mesures supplémentaires. Ce n'est pas encore dit officiellement, même si Jean Castex, qui se déplace énormément dans les hôpitaux, pourquoi il se déplace énormément? Parce qu'ils ont peur d'une révolte des soignants. Tout simplement. C'est ce qui inquiète beaucoup le monde politique. Même si on peut considérer qu'il y a un paradoxe entre les mesures assez peu compréhensibles qui ont été prises la semaine dernière et cette inquiétude, mais qui est réelle.

[00:11:03]

Et donc Jean Castex, en déplacement à Melun aujourd'hui, il a juste dit Nous pourrions être amenés à durcir. On est encore dans une dans une phrase qui est d'une évidence absolue. On n'est pas en train de dire on va prendre des décisions très vite, tout de suite. Mais c'est vrai que le politique commence à les politiques commencent à s'interroger en début de semaine. Le sujet politique, c'était le cafouillage de communication qui, finalement, paraît un peu dérisoire au regard de leur urgence sanitaire dont on parle aujourd'hui.

[00:11:29]

Mais vous savez, les séquences politiques, ça dure deux jours. Et puis après, on passe à autre chose. Et là, hélas, ou pas, comme on veut. Mais en tout cas, là, aujourd'hui, la question, c'est combien de temps on tient? Il y a énormément d'inquiétude sur l'école. On en parlera tout à l'heure. Mais effectivement, la question de savoir si les restrictions supplémentaires qui pour l'instant concernent des départements ou d'autres départements, ne devrait pas d'abord concerner l'Ile de France.

[00:11:53]

Alors justement, faut il reconfirmé? Faut il avancer les vacances de Pâques? Faut il fermer les écoles? Toutes ces options sont sur la table, explique le gouvernement, face à une situation sanitaire qui se tend notamment dans les Hauts de France. Dans l'Ile de France, on vient de parler, mais aussi en Rhône-Alpes, où de nouvelles mesures de freinage sont attendues. Vous voyez ce sujet de Magali la Crows et Christophe Roqué? A l'hôpital de Melun, cet après midi, l'accueil du premier ministre vaut tous les discours d'inquiétude.

[00:12:29]

Je vois ça. Et voilà qu'apparaissent face à lui une foule de soignants rassemblés, tous suspendus aux mesures gouvernementales, qui ne freine pas cette troisième vague de la pandémie dans les services de réanimation d'Ile de France, occupée à plus de 100 18%. Une situation grave, reconnaît Jean Castex.

[00:12:49]

Au cours de sa visite, il y a un point sur lequel je souhaite insister que je vois déplacement après déplacement et que j'ai constaté encore cet après midi à Melun. C'est le nombre de patients de plus en plus jeunes, de plus en plus jeunes, qui sont admis dans des situations très graves dans les services de réanimation. Preuve que ce Varian anglais, dont on savait qu'il n'était déjà plus contagieux, touche toute la population scolaire.

[00:13:18]

Une prise de conscience politique alors que seize départements expérimentent depuis une semaine des mesures de restriction sanitaire, alors que les scientifiques, alertés répètent dans les médias qu'elles ne suffiront pas. On devra rapidement et si rien n'est fait, trier les patients, ce que nous n'avons pas fait au printemps dernier.

[00:13:39]

Ça va être très compliqué parce que quoi qu'on fasse, de toute façon, les contaminés d'aujourd'hui auront besoin d'hospitalisation et de réanimation à partir de 10 jours en moyenne, et cela pour ce qui est des malades de réanimation pendant environ 15 jours, pour ceux qui ne sont pas intubé, ventilé mécaniquement et plus de 3 semaines pour les autres. Donc, de toute façon, le prochain mois va être infernal.

[00:14:02]

L'exécutif n'en fait il pas assez pour enrayer la pandémie? Des scientifiques à l'opposition politique? Le gouvernement est sous le feu des critiques. Quelques heures avant la conférence de presse hebdomadaire du jeudi, la question des contaminations à l'école refait surface.

[00:14:19]

Ce que je propose, c'est qu'on avance de 15 jours. Les vacances scolaires avec les vacances scolaires sont prévues le 17 avril. On pourrait avancer de deux semaines et mettre le 2 avril de façon à vraiment donner un vrai coup d'arrêt à la pandémie. Il faut qu'on la freine.

[00:14:36]

Hier soir, c'était au ministre de la Santé de répondre aux questions des quelques députés présents dans l'hémicycle sur la stratégie gouvernementale. Un an après le premier confinement, ce jeudi dans Le Parisien.

[00:14:48]

Va t on rejoindre foot ou pas, pile ou face? Ça dépend de la pièce, de l'humeur du président, de son sentiment. Est ce que le fleuriste vendra ses fleurs pile ou face? Les cours à l'université, dans les lycées? Pile ou face?

[00:14:59]

Un an après le début de cette pandémie, les Français ont le sentiment d'un gouvernement d'amateurs qui fait du bricolage à la petite semaine.

[00:15:07]

Je suis ici devant vous pour qu'on puisse discuter ensemble des solutions et des propositions que vous avez à faire. C'est votre proposition. A l'heure où nous connaissons une troisième vague, c'est de rouvrir les commerces et de multiplier les animations pour mieux les remplir. Et tant pis pour les victimes. Écoutez, nous ne serons définitivement pas d'accord.

[00:15:22]

Défendre les choix gouvernementaux pendant que le président à la télévision grecque reconnaît que la France et l'Europe ont moins bien géré la stratégie vaccinale que les Américains. Un début d'autocritique?

[00:15:34]

On n'a pas été assez vite assez fort là dessus. C'est tout à fait vrai et on a pensé que le vaccin mettrait du temps à décoller. Je lui dis très sincèrement tout le monde, les experts eux mêmes d'ailleurs, disaient jamais dans l'histoire de l'humanité, on a mis moins d'un an pour faire un vaccin. Formidable réussite.

[00:15:50]

Et donc, là dessus, on a sans doute en quelque sorte moins rêver aux étoiles que certains autres. Et je pense, ça doit être une leçon pour nous mêmes. On a eu tort de manquer d'ambition.

[00:16:00]

J'allais dire de folie, oui, et de dire c'est possible.

[00:16:02]

Et on y va dans l'esprit du président. Les Etats-Unis, Israël et peut être demain la Grande-Bretagne, ces pays qui ont rêvé aux étoiles, retrouveront sans doute plus vite la vie d'avant, plus vite que nous.

[00:16:15]

Le professeur Antoine Flahault. Cette question de régisse, qui nous regarde depuis le Jura en annonçant régulièrement des jours meilleurs et en dédramatisant Emmanuel Macron, n'a t il pas provoqué un relâchement chez les Français? C'est vrai qu'en France, non seulement on ne dramatise pas, mais les mesures qui ont été prises sont assez légères comparées à ce qui se fait en Belgique, où on va fermer les écoles pendant quatre semaines. Ce qui s'est fait en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Non, je ne pense pas que les mesures en France soient des mesures légères.

[00:16:48]

Je crois que le problème est que le 1er décembre, à l'issue du deuxième confinement, lorsque le président Macron avait proposé une cible à atteindre qui était de moins de 5000 cas par jour en France, la France ne les a pas atteints. Elle était à 10.000 cas et à ce moment là, il aurait fallu probablement se poser la question qu'est ce que l'on peut faire pour que ça aille? Qu'est ce qu'on peut faire de plus pour que ça aille à 5000 cas?

[00:17:18]

Et à ce moment là, peut être que si on avait fermé les écoles 15 jours avant Noël, on aurait bénéficié d'un mois d'interruption scolaire. Et peut être que là, on serait arrivé au moins de 5000 cas et on aurait peut être pu reprendre totalement la situation en main, un peu comme les Britanniques aujourd'hui sont en train de l'apprendre. Ou les Portugais ou les Irlandais, ça n'a pas été fait. Et en fait, ce qui a été fait, c'était qu'on a parié sur le fait que le couvre feu, les mesures fortes dont vous savez toute cette interruption de la vie sociale des adultes, que ce soit culturelle, sportive, le couvre feu ou le télétravail, on ne peut pas dire que ce soit des mesures légères.

[00:18:02]

C'est des mesures extrêmement fortes. Au contraire, elles auraient pu arriver lentement et c'était un peu cela le pari. Je pense, avec un air descendu à le fameux taux de reproduction, descendu à quelque chose comme 09. En un mois, on aurait été à 5000 cas et on pouvait parier. C'était pas du tout absurde de parier sur cela, mais les nouveaux variants ont changé la donne. Les nouveaux variant ont t'empêcher absolument que l'on arrive à un air qui baisse durablement et qui permettent à l'incidence de baisser durablement.

[00:18:32]

Ce qui fait que quand on est arrivé au cours du mois de janvier, toujours avec plus de 1 000 cas par jour en France, le Conseil scientifique français a fait une proposition. Il a dit qu'il fallait désormais faire un confinement strict et je pense que là aussi, il y a eu une opportunité qui a été perdue. Est ce que c'était à ce moment là encore possible? C'est possible d'une façon moins lourde, moins longue, peut être même sans fermer les écoles, puisque en France, la question des écoles est devenue trop tabou.

[00:19:04]

On peut tout à fait comprendre qu'il ne faut pas interrompre la scolarité, mais en faire un tabou. Anhui Sans doute à la sécurisation des écoles ouvertes.

[00:19:13]

Justement, Soizic Quéméneur, est ce que la fermeture des écoles, c'est toujours un tabou? La Belgique, par exemple, à partir de lundi, va fermer toutes ses écoles pendant 4 semaines.

[00:19:20]

Ce qui est sûr, c'est que c'est une exception française qui est revendiquée par le gouvernement depuis le début. On sait qu'on a beaucoup de difficultés dans la gestion de cette épidémie masques, etc. Et c'est là que c'était la fierté d'avoir Emmanuel Macron le répète souvent les écoles ouvertes à partir du 11 mai. Et puis, finalement, les enfants ont pu aller à l'école à peu près normalement, même s'il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui, il y a quand même des restrictions à l'école.

[00:19:42]

C'est à dire que, par exemple, les lycées sont en demi jauge tous les lycées depuis depuis la semaine dernière. C'est quand même considérable le nombre de lycéens aujourd'hui qui doivent se réorganiser, qui n'ont pas une vie scolaire normale. Mais c'est vrai que là, le ton a changé depuis dimanche dernier. Depuis qu'on a commencé à entendre de la part de scientifiques que finalement, quand on avait un enfant qui était au collège et au lycée à cette date, que c'était des chiffres qui circulaient auparavant, on a commencé à les écouter.

[00:20:08]

Pourquoi? Parce que les Français ont commencé à avoir des enfants qui pouvaient être malades et des adultes contaminés. Donc, comme il y a plus de contaminations obligatoirement, de toute façon, il y a plus de cas qui reviennent à voir un collégien à la maison.

[00:20:18]

C'est 30 de plus de tomber malade. Voilà Arnaud Fontanet. Exactement. Et donc, ça a commencé à infuser dans le milieu politique. Ils se sont demandé si, finalement, il ne fallait pas des mesures de freinage. Si, à un moment, il ne faudrait pas s'affranchir du tabou dont parle le professeur un instant et penser aux écoles, ça, c'est revenu.

[00:20:36]

Et c'est pour ça que ça n'est plus un consensus au sein du gouvernement. On avait l'impression. Jusqu'à présent, tout le monde se disait bravo, fermera les écoles. Maintenant, il y a des gens qui, il y a des ministres qui plaident pour une fermeture des écoles blette.

[00:20:47]

Il peut être pas encore pour une fermeture des écoles. Mais il s'interroge. Auparavant, l'interrogation était interdite. C'était une réussite française pour plein de raisons, pour des raisons sociales et économiques. Il y a des enfants qui ne mangent pas, mais on avait assisté à une fierté française et maintenant, on l'entend. On commence à entendre un petit peu. On va peut être pas avoir le choix. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Valérie Pécresse, par la présidente de la région Ile de France.

[00:21:09]

Elle est aussi en contact avec des membres du gouvernement, avec énormément d'élus dans ce cas. C'est aussi le reflet de ce qu'est le débat politique. Et vous aurez noté que d'habitude, quand quelqu'un de l'opposition fait ce genre de propositions, très vite, il y a un tacle de la part du gouvernement qui dit non, pas du tout. Et là, quand vous écoutez Gabriel Attal ce matin a dit qu'on pouvait entendre cette proposition, il n'a pas dit qu'il la reprenait, mais quelque part et soit en train de se dire peut être qu'à un moment, on y arrivera.

[00:21:34]

Mais la décision n'est absolument pas prise au moment où on parle Patrick Paul, je me souviens que jusqu'à présent, vous disiez non, il faut garder les écoles ouvertes coûte que coûte.

[00:21:39]

Est ce que votre situation a évolué? Parce qu'il y a le mur qui est devant nous. Y a. On ne pourra plus accueillir dans les services de réanimation des hôpitaux parisiens. On ne fait que gérer la crise hospitalière, c'est à dire que là, notre problématique, c'est de ne faire que gérer la crise de l'hôpital.

[00:21:55]

Donc on risque à nouveau de bloquer la société pour gérer juste un problème qui est récurrent depuis des dizaines d'années, où on dit qu'on n'a pas donné le capacitaires, c'est à dire le nombre de lits nécessaires, notamment pour les lits de réanimation médicale.

[00:22:10]

Bon. On met ça de côté face aux problèmes et face aux problèmes, c'est à dire qu'on peut après faire des incantations, mais en fait, c'est prêcher dans le désert là d'un coup.

[00:22:20]

Soyons concrets. Je pense que 1 il faut qu'il y ait vraiment à nouveau l'unité du pays.

[00:22:26]

Ça sert pas à dire ou à accepter qu'on transporte, qu'on transfère des malades ou davantage. Oui, oui, on va là, on est prêts, on donne plus le choix, on est. Il faut donner le choix parce que c'est quelque chose d'éthiques. Et, comme disait fort justement Bertrand Guidaient. C'est très difficile pour les familles d'un coup. Vous leur dites on vote malade? Qui est hospitalisé à l'hôpital Cochin à Paris? On va l'envoyer à Bordeaux, Toulouse, si ce n'est pas accompagné avec la famille.

[00:22:50]

C'est quand même problématique. Et puis, je ne sais pas, mais autour de la table, si on accepterait, d'accord, il faut être honnête. Le problème, c'est qu'il faut réfléchir à d'autres choses, par exemple.

[00:23:00]

Ça fait longtemps que je le dis. Vous avez un hôpital qui est construit, flambant, quasiment flambant neuf, qui avait été refait avant sa fermeture, qui est opérationnel. C'est l'hôpital du Val de Grâce. D'un coup, pourquoi on ne développe pas alors, comme cela a été dit tout à l'heure?

[00:23:14]

On a la possibilité de pousser les murs. Je ne suis pas d'accord avec le discours de dire on va trier les malades parce que ça fait peur à la population et c'est pas ça. On va appliquer ce qu'on a toujours appliqué. Ce qu'on applique depuis toujours sur le bénéfice risque de mettre des patients en réanimation et en effet, il y a des patients. On sait que de toute façon, si on les met en réanimation, c'est prolongé. Et ça, c'est contraire à la loi.

[00:23:37]

Vraiment?

[00:23:38]

On prolonge trop et on fait trop d'acharnement thérapeutique, donc ça, on l'applique déjà. Le problème, c'est qu'on va avoir beaucoup de malades à mettre en réanimation.

[00:23:46]

Et en effet, comme vous disiez, on le voit au niveau des SAMU, qui est le principal phare, le principal thermomètre qui voit véritablement l'évolution. Ça, je vous le dis. Au niveau des Samu de l'Ile de France, ça monte en puissance. On va le retrouver dans les réanimation, donc on a peut être un délai là pour. En effet, comme cela a été dit par Bertrand Guidaient de réouvrir et de réajuster des lits de réanimation, par exemple.

[00:24:11]

L'une des idées qui est à l'Assistance publique actuellement, c'est de faire qu'on est plus qu'un plateau technique. Ça ne va pas être facile à la Pitié-Salpêtrière pour faire les coronarographie, c'est à dire pour soigner l'infarctus, et toutes les autres unités de cardiologie vont être transformées en unités Scoville.

[00:24:27]

Voilà, il y a des tas d'idées sur la table, mais il faut qu'on passe à la manœuvre tout de suite. Et en effet, je termine juste. Le problème qu'on a, c'est le personnel, parce que le personnel, autant on veut servir. On veut être utile. On n'est pas fataliste, on veut se battre, mais on est vraiment à bout.

[00:24:44]

Professeur guidaient face à la marée montante. Face à ce personnel de l'hôpital de Montfermeil qui se met parfois en arrêt maladie. Parce qu'il est tabou, parce qu'il est tabou et qu'il sent qu'en plus, il n'est même plus soutenu par la population qui lui dit Écoutez, il faut vivre. Il faut bien vivre.

[00:25:01]

Ça veut dire quoi? Un hôpital qui craque, car Lacombe parle de trier les malades. Est ce que ça veut dire que vous allez devoir vous poser des questions éthiques, que vous ne vous êtes pas posé jusqu'à présent et de quel type serait elle?

[00:25:12]

Ces questions éthiques sont déjà posées. Moi, j'ai écrit une tribune dans Le Monde pour poser ces questions. Je pense qu'il y a plusieurs choses et c'est vrai que la première réponse, c'est d'augmenter l'offre de soins de manière à pouvoir admettre plus de malades. Notre démarche est d'essayer de mettre le bon malade dans la bonne structure. C'est de dire qu'il n'y ait pas de perte de chance pour les malades. C'est vrai qu'il y a un certain nombre de malades qu'on ne va pas admettre en réanimation.

[00:25:39]

Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas les admettre, ce n'est pas parce qu'on ne peut pas les admettre. C'est parce qu'on estime qu'ils ne vont pas bénéficier des soins de la réanimation. Donc, il faut essayer de garder cette éthique générale de la bonne allocation des moyens pour le bon malade. Alors après, quand on est complètement dépassé, qu'est ce que l'on peut faire? On peut, comme on l'a dit, pousser les murs. Mais l'exercice a ses limites.

[00:26:04]

C'est à dire clairement ordonné. On ne peut pas aller au delà. Donc, on ne peut pas aller au delà. Comment on fait? Et bien. L'exemple caricatural que je donnais, c'est imaginons que nous ayons à admettre trois malades dans un service de réanimation. Il n'y a qu'un seul dit de libre. Il n'y a pas de possibilité de le transférer ailleurs. Comment on fait? On va dire qu'on a un principe égalitaire. Je ne vais pas juger le bien fondé de l'hospitalisation en réanimation pour les malades.

[00:26:30]

Je veux faire un tirage au sort des trois malades ou on va effectivement appliquer une démarche plus utilitariste et l'exemple caricatural que je donnais. C'est une jeune femme de 35 ans, mère de trois enfants et un monsieur 85 ans. Moi, je ne veux pas tirer au sort. C'est évident que si chacun se dit libre, eh bien je vais admettre à la jeune femme, et donc, à un moment donné, si on est poussé dans ces extrêmes, c'est la raison pour laquelle nous nous demandons un confinement plus fort.

[00:26:59]

On sera obligé de faire ce type de choix dans le choix de Sophie et vous expose à des poursuites judiciaires.

[00:27:07]

D'ailleurs, ce type de chose, c'est qu'il y a des familles qui attaquent les hôpitaux en disant. Précisément, vous n'avez pas prodigué à mon père de 85 ans des soins de réanimation qui lui auraient permis de rester en vie. Bien sûr, oui.

[00:27:19]

Alors après, sur les personnes âgées et moi, c'est mathématique de recherche. On a quand même des éléments forts pour penser que c'est pas raisonnable, ce genre de personnes, surtout si elles sont fragiles de la zone neutre en réanimation, on pense qu'on sait qu'elles ne vont pas bénéficier de la réanimation, ces personnes. On a malheureusement quand même pas mal de recul. C'est trop lourd. Internationale qui montre que il ne faut pas admettre ces personnes en réanimation. Mais oui, la question, c'est en situation de crise extrême.

[00:27:50]

Comment on gère la priorisation d'accès dans ces structures? Comment on gère la pénurie? Soizic Quéméner.

[00:27:59]

Autre décision quand même, qui a l'air de monter. C'est le gouvernement qui entend sévir maintenant.

[00:28:04]

Et c'est vrai qu'on voit très peu de policiers regarder si on a une attestation et ce qu'on fait là. Et si Gérald Darmanin a dit alors il veut verbaliser les groupes de six personnes, ne sait pas très bien comment il va s'y prendre. Est ce que le gouvernement aussi craint? Par dessus tout, il va y avoir le week end de Pâques des rassemblements familiaux. Ça va être très difficile à contrôler. Après, avec à la clé derrière ce que l'on avait appelé l'effet sex giving.

[00:28:26]

C'est à dire que deux semaines après que les gens se soient retrouvés en famille, certains se retrouvent à l'hôpital.

[00:28:31]

Et c'est pour ça que très tôt, c'était dès mardi. Dans Le Parisien, Jean Castex a appelé les Français à ne pas se regrouper, expliquer que les recoupements qu'il n'y aurait pas d'exception pour le week end de Pâques, puisque la question était de savoir s'il y avait y avoir une levée de l'interdiction kilométrique, comme cela avait été le cas, par exemple pour Noël, pour que les Français puissent se retrouver derrière une balance qui a été faite au gouvernement en disant.

[00:28:49]

Noël, pour les Français, c'est plus important que Pâques et ils ont décidé que Pâques serait fermé. Après tout, la difficulté du discours du gouvernement, c'est de dire responsabilisation des Français. Donc c'est pour ça qu'on les laisse sortir dans ce confinement qu'on est en train de vivre. Mais en même temps, on nous parle deux jours plus tard. Effectivement, du retour des amendes en sachant que cette interdiction d'être à plus de 6 dans l'espace public, elle est présente depuis le mois d'octobre.

[00:29:13]

Sauf que pour l'instant, il n'avait pas eu de. Il n'y avait pas eu de décision, en tout cas de demandes de la part de Gérald Darmanin d'Ethe, d'être en train de faire des contraventions, pas de regarder sur la voie publique ce qui se passe. Mais ça va être très, très compliqué de faire les choses de façon correcte. Ça me donne un peu. Ça rappelle un peu cette période où il avait été décidé de faire faire des contrôles sur le périphérique parisien à des visiteurs 5 alors que les gens étaient coincés dans des embouteillages depuis une heure.

[00:29:41]

On risque de se retrouver un peu dans le même cas de figure, puis avec une acceptabilité de ce type de mesure très basse justice. François Ruffin, député. La France insoumise à l'Assemblée nationale, qui dit l'Assemblée nationale? Je n'oublierai plus. Je ne reconnaîtrait plus votre autorité. C'est bien. Ben oui, mais il y a un moment le ras le bol. S'il lui arrive, ça veut dire qu'il y a une bonne partie de la population qui n'en peut plus.

[00:30:04]

Gardons nous bien de juger le peuple français quand on a annoncé il y a un an. On va faire le confinement. Tout le monde disait on va désobéir, ça va être à nouveau des manifestations. Ça a été fou. On a été obéissant. Qu'est ce qu'on n'a pas entendu puisque vous dégainait Pâques quand il y a eu Noël ou on est?

[00:30:25]

Il faut être 1er janvier. On a dit les gens vont se contaminer. Non, c'est faux. Au bout de quinze jours, trois semaines, il n'y a pas eu de pic que tout le monde prédisait. Donc, il faut faire confiance. Et je pense que justement, les mesures qui avaient été prises, c'est parce que d'un coup, quelque part, le gouvernement s'est dit on responsabilise le peuple.

[00:30:42]

Ils vont obtempérer. Ils vont le faire. Bien sûr, on n'a jamais 100%, hélas.

[00:30:46]

Et en fait, il ne faut pas si vous voulez tout mettre sur le dos des gens parce qu'on en a tous assez ras le bol. On fait attention, mais on en a vraiment ras le bol. D'accord, il faut juste voir qu'on est face à une épidémie absolument incroyable et que le tempo est donné par le virus. Et pour l'instant, on ne dépassera. On va y revenir. Le virus, quand on aura un fort taux de vaccination. Et c'est là l'enjeu du truc.

[00:31:11]

C'est ça l'enjeu du professeur Antoine Flahault. Juste parce que le chiffre vient de tomber. Au début de l'émission, j'ai dit qu'il y avait. On était sur un rythme de 31 000 contaminations par jour sur les 24 dernières heures. On est à 46 000 contaminations 45000 exactement au vu de tout ce qu'on vient de dire.

[00:31:29]

Et avec le recul que vous avez, il est temps. D'un point de vue sanitaire, il est urgent de prendre des mesures supplémentaires. Vous savez, Boris Johnson a décidé de confiner un confinement strict et généralisé avec la fermeture des écoles le 4 janvier dernier, et ça a été après un mois templin, si je puis dire. Chaque jour de ce mois de décembre, le taux de reproduction était à 1/20, était au mois de janvier de 1 tout le mois de décembre quand il a confiné le 4 janvier.

[00:32:02]

Le 4 janvier, c'est le sommet de la vague. Le 4 janvier. Les systèmes de santé publique britannique dit Si vous continuez comme ça pendant trois semaines sans rien faire, nous, nous ne pourrons plus traiter les Britanniques. On n'est pas très loin de cela quand on entend les propos de Karine Lacombe ou de Bertrand guidaient. Donc oui, on est en train d'arriver à la saturation et on voit bien que la méthode européenne, jusqu'à présent, est une méthode réactive qui fonctionne, qui est de dire en dernier recours pour sauvegarder le système de santé.

[00:32:36]

Et bien on appliquera un confinement et même, en tout dernier recours, on fermera les écoles. Donc, on est un peu dans cette logique là. On ne sait pas quand ça va arriver, mais si ça continue plusieurs jours comme ça, on finira par avoir probablement des prévisions alarmistes sur le système de santé et on confirmera. Mais on reconfigurable à nouveau. Ça avait été à 40 000 le 28 octobre. Ici, on sera peut être à 50 000, c'est à dire toujours au sommet de la vague.

[00:33:04]

On confine jamais de façon préventive en Europe, où on confine toujours en dernier rogations. Alors, tout petit mot pour dire si je peux me permettre juste, il y a une mesure que je n'arrive pas à comprendre personnellement l'histoire des six personnes à l'extérieur. Je ne comprends pas très bien ce que l'on risque. Il n'y a pas de contamination à l'extérieur rapportée cent vingt millions de cas rapportés dans le monde. Il n'y a pas de contamination rapportée à l'extérieur.

[00:33:29]

Aucune vraiment n'est rapportée, aucun clustering est rapporté. Donc, je veux bien qu'on empêche les gens de sortir, mais c'est le contraire qu'il faut délivrer comme message aujourd'hui, c'est qu'on peut sortir. On peut être dehors. Il faut juste maintenir la distance physique. Il faut alors mettre un masque pour ne pas poster sur ses voisins. Mais enfin, je veux dire dehors, il n'y a pas d'aérosol qui ne se diluent pas dans l'atmosphère immédiatement. Il n'y a pas de risque.

[00:33:52]

Il faut promouvoir, au contraire d'être dehors. C'est à l'intérieur que l'on se contamine. Donc, si les gens s'agglutinent à l'intérieur parce qu'on ne pourra pas vérifier qu'ils ne sont pas plus de 6, ils se contaminent alors qu'à l'extérieur, ils risquent beaucoup moins de temps avec les miens dehors.

[00:34:07]

Ce n'est pas forcément dehors, citoyen, on n'a pas peur. On peut être plus nombreux dehors. Mais j'imagine que peut être le premier ministre, pensez à ces images du Carnaval de Marseille où les gens étaient sans masque, agglutinés, et c'est probablement ce genre d'images auxquelles il faisait allusion. Alors, en tous les cas, ils étaient %6. Ils étaient plus de 6 en Ile de France, le taux d'occupation des lits de réanimation dont a parlé atteint les cent.

[00:34:31]

La Cour des comptes, d'ailleurs, pointe le manque de préparation des pouvoirs publics. Quelle est vraiment la situation des hôpitaux français? Eléments de réponse avec Paul Barjavel et David Lemarchand.

[00:34:45]

Une chute de pression artérielle chez un patient positif au Kovy de 19 de plus de 70 ans. Les alertes comme celles ci sont fréquentes dans ce service de réanimation de l'hôpital Bicêtre.

[00:34:59]

Nous sommes en train d'essayer de voir quelles sont les raisons de cette chute de pression artérielle et un des assistants du service est en train de faire une échocardiographie. Regardez si le cœur est responsable de cette chute.

[00:35:10]

Ici, on compte 15 lits de réanimation permanent, des chambres lourdement équipées en matériel, un respirateur artificiel, des écrans qui surveillent les principales variables vitales du patient et ses fonctions respiratoires, un hémodialyse pour remplacer les reins parfois défaillants et une rangée de seringues électriques qui perfusion en intraveineuse, par exemple, des produits sédatifs.

[00:35:37]

C'est un patient très typique, hélas, Decauville, parce qu'il s'avère grave et nécessite cet ensemble de choses pour qu'on puisse le gérer de façon convenable, confortable et en lui donnant toutes ses chances pour guérir.

[00:35:54]

En Ile de France, le taux d'occupation des services de réanimation et 218 1,6 pour cent, un pourcentage calculé en fonction du nombre de lits disponibles avant l'épidémie de Kovy de 19 depuis deux jours. Le service de réanimation de l'hôpital Bicêtre augmente ses capacités. Il peut désormais accueillir 10 personnes de plus.

[00:36:15]

Ici, le secteur qu'on transforme depuis ce matin, depuis hier soir en réanimation. Ce secteur que nous avons normalement est un secteur d'une unité de sens continu qui s'arme progressivement. Cela veut dire que ce sont des chambres qui sont des chambres qui ressemblent à ceux qu'on a en réanimation et qui ne sont pas complètement équipées avec des respirateur. Et donc, on est en train d'amener progressivement les respirateur sophistiqués grâce à un parc de respirateur qu'on a dans un hôpital pour équiper ses chambres.

[00:36:49]

Des chambres éphémères et équipées de respirateur artificiel pour augmenter les capacités d'accueil de patients en les comptant. Le ministère de la Santé affiche 7400 six lits de réanimation aujourd'hui, contre cinq mille 80 avant la crise. C'est moins que lors de la première vague, où l'on comptait plus de 10.000 lits moi aussi, qu'en novembre dernier avec 8.000 lits. Dans un rapport récent, la Cour des comptes salue la capacité de réaction des hôpitaux tout en dénonçant l'impréparation des pouvoirs publics. L'institution préconise d'ailleurs d'augmenter fortement le nombre de lits permanent réanimation.

[00:37:27]

Bonne idée pour les réanimateurs, à condition d'avoir les médecins qui vont avec.

[00:37:32]

On ne peut pas augmenter Bennie sans avoir sans réfléchir sur les ressources humaines. Il va falloir doubler, non? Cas au lieu d'avoir 74 internes en médecine. C'est vrai, une nation va devoir plutôt viser les 150 pour répondre à une augmentation de lits. Jusqu'à 7500, c'est qui va nous faire rentrer dans une norme européenne du nombre de lits par 100.000 habitants.

[00:37:58]

Manque de médecins, manque d'infirmières et d'infirmiers qualifiés aussi, les personnels sont formés actuellement sur le tas six semaines dans un service où les soins sont très techniques.

[00:38:12]

Il faut six mois, un an pour qu'un infirmier soit à l'aise, si je puis dire, en réanimation avec les situations d'urgence, sachant qu'il a l'appui de son équipe aussi autour de lui. Finalement, le diplôme, c'est le permis de conduire. Mais ça veut pas dire pour autant que ça va conduire. Il faut vraiment vraiment exercer sur le terrain, acquérir des compétences.

[00:38:32]

Il faut cinq infirmiers par lit de réanimation. Un poste clé, donc, sans formation spécifique ni réelle reconnaissance financière. Pour le moment, question de téléspectateurs.

[00:38:43]

Patrick Pelloux. Les soignants à la retraite sont ils sollicités? Ça pose la question des renforts. Est ce que vous en bénéficier alors?

[00:38:51]

Il n'est pas du tout dans la même situation que l'année dernière. C'est à dire qu'en fait, il y a beaucoup de gens qui sont venus nous renforcer. Mais là, l'épidémie est nationale d'un coup. L'année dernière, ils étaient venus d'autres régions parce qu'il n'y avait pas d'épidémie dans leur coin. Donc, ils sont venus. L'accueil a été plus ou moins bon, il faut le reconnaître. Il y a des personnels qui n'étaient pas très contents à la fois de l'hébergement.

[00:39:13]

Et puis après, il y avait beaucoup de secteurs libéraux, des libéraux qui étaient venus renforcer l'hôpital public. Ils n'ont pas eu droit à la prime parce qu'il n'était pas dû à l'hôpital public, donc ça a été mal joué. Ce qui fait que ça n'a pas donné envie de revenir renforcer là où il y en a qui lui viennent quand même.

[00:39:29]

Et en effet, par rapport à ceux qui ont pris leur retraite récemment. Le problème, c'est si vous voulez, c'est l'état de connaissance, c'est à dire que les connaissances et elles évoluent très rapidement. Actuellement en médecine. Donc, il faut savoir qu'on peut venir renforcer ce que je fais. Je peux aller renforcer dans des unités de soins continues sous l'encadrement des réanimateurs.

[00:39:51]

D'accord, mais on ne peut pas lancer comme ça n'importe qui, n'importe quand sur des lits de réanimation. C'est la même chose au niveau du Samu. On a des renforts de retraités qui viennent répondre au téléphone, qui font ce qu'on appelle la permanence de soins, c'est à dire qu'ils répondent à des avis et des simples conseils. Mais tout ce qui est réanimation et actes de Samu s'est confié aux urgentistes du Samu.

[00:40:13]

Professeur Bertrand Guidez. Est ce que les patients accueillis en réanimation ont des profils différents et sont ils y restent plus longtemps parce qu'ils seraient plus jeunes psychologiquement? Le fait d'avoir quelqu'un à son âge peut être plus dur pour le personnel hospitalier qui s'identifie davantage à la personne qui les soigne. Quel est le profil de ces patients que vous accueillez en réanimation? Non, effectivement, le profil a un peu changé.

[00:40:37]

C'est lié, je pense, on l'espère, à des premiers effets de la vaccination chez les plus âgés. Et deuxièmement, sur le fait qu'on traite maintenant beaucoup plus en salle les malades avec des corticoïdes. Donc, oui, le profil des malades a changé. Les malades sont plus jeunes. Pour vous donner un exemple, dans mon service, il y a 27 ans, le deuxième il a 36 ans, donc après, la majorité sont plutôt dans la tranche d'âge 50 65 ans.

[00:41:05]

Toujours beaucoup d'hommes. Et toujours, c'est comorbidités. Comme l'obésité, l'hypertension.

[00:41:10]

Oui, oui, mais pas toujours. Oui, mais pas toujours.

[00:41:14]

Là, on a un malade qui était vraiment en pleine forme, qui, qui, qui, qui avait une activité sportive, aucune comorbidités et qui fait une forme grave caufield. Donc oui. Ou même un profil plutôt du surpoids, de l'hypertension, du diabète, etc. Mais il y a des malades qui n'ont pas d'antécédents, qui n'ont pas de comorbidité et qui font une forme sévère. Professeur Antoine Flahault.

[00:41:39]

On voit bien comment ce variant anglais est venu perturber cette sortie de crise.

[00:41:44]

En Inde, il y a un nouveau variant qui, je le décris, est qualifié de plus contagieux et plus dangereux et qui a développé un mécanisme qui lui permet d'échapper à l'immunité, qu'elle soit vaccinale ou acquise par la maladie.

[00:41:56]

Est ce que avec ce virus, ce virus qui envoie s'adapte à nos stratégies, on peut craindre de nouveaux variants qui échapperaient totalement à l'immunité et qui s'attaqueraient non plus, j'allais dire, aux plus âgés, mais à toute la population, c'est à dire à une population plus jeune. Est ce que ce sont des scénarios catastrophes qui, malheureusement, oui. Il faut envisager pour la fin de cette année. Je pense que on ne peut pas envisager tous les scénarios possibles et tous les scénarios catastrophes.

[00:42:28]

On peut juste se dire que plus on laisse l'épidémie se développer, plus le virus circule, plus il se réplique et plus la probabilité que des variants émerge est grande. En Inde, en ce moment, l'épidémie redémarre, une vague redémarre et c'est à cette occasion là que l'on peut risquer d'avoir de nouveaux variants. Il faut aussi savoir que les nouveaux variants sont très souvent identifiés dans les endroits où on séquence massivement les virus, les identifications positives de virus et c'est très important.

[00:43:04]

On sait que c'est coûteux. C'est long de séquencer et c'est extrêmement important. Donc, il faut continuer cette surveillance pour pouvoir savoir simplement que des nouveaux variants émergent une fois que ces nouveaux variants émergent. La meilleure façon de s'en prémunir, c'est un contrôle strict aux frontières. Il faut vraiment que les gens qui reviennent aujourd'hui de n'importe quel pays hors de l'espace Schengen soient mises en quarantaine. C'est extrêmement important. Les Britanniques, qui commencent à arriver en ce moment en très forte décrue après leur confinement du mois de janvier et de février aujourd'hui, ferme et bouclent leurs frontières.

[00:43:41]

En tout cas, il est bouclé. Il permet aux gens de revenir, mais ils sont mis en quarantaine de façon stricte et ils sont dépistés à ce moment là pour ne pas que de nouveaux variants puissent prendre empruntes sur le territoire.

[00:43:54]

La France dit un manque cruellement de bras dans les hôpitaux et dans les épatent. Du coup, le conseil départemental des Alpes-Maritimes propose à une centaine de bénéficiaires du RSA une reconversion au métier d'aide soignant. Mélanie Funès et Pierre Dorne sont allés à la rencontre de ces demandeurs d'emploi qui, pour certains. Vous allez le voir, ont découvert une vocation.

[00:44:20]

Vasière Acsé Valérie. C'est la dernière recrue de cette maison de retraite.

[00:44:25]

Léonie, 20 à 48 ans.

[00:44:27]

Valérie apprend depuis quelques semaines les bons gestes d'une soignante.

[00:44:32]

J'ai été prise en main par ma référente. Quand je suis arrivée, qui m'a montré comment il fallait faire pendant quelques jours, elle m'a fait faire des toilettes avec elle.

[00:44:40]

Bien sûr, une nouvelle vie pour cette ancienne bénéficiaires du RSA, c'est écouter aussi ce que eux, ils ont envie.

[00:44:47]

Parce que bon, ben voilà, il y a certaines personnes. Ils veulent que de l'eau sur le visage, d'autres avec le savon d'Auxerre, d'autres que la crème. Donc, on discute avec eux, on communique quand même avec eux.

[00:44:58]

Je travaille bien, je vous adore, mais on s'aime bien tous les deux.

[00:45:05]

Un monsieur Basia dans cet Epad, sept soignants ont démissionné pendant la crise sanitaire.

[00:45:12]

Le meilleur moment de la journée, c'est le petit déjeuner. Alors, l'arrivée de Valérie a été vécue ici comme une bénédiction.

[00:45:20]

Allez, un petit coup de café. Déjà, elle était très déterminée à vouloir travailler avec les personnes âgées. Ça, c'est très important parce que c'est pas facile tous les jours. Moralement plus que physiquement, il faut vraiment vouloir travailler avec des personnes âgées. C'est une personne qui a des qualités à ce niveau là.

[00:45:42]

Cette mère de famille a passé quatre ans sans emploi. Bonjour.

[00:45:47]

Ce travail, c'est une stabilité retrouvée. Ça va. Ma fille a 11 ans. Ça nous est arrivé une fois de partir en vacances. Bon, après voilà, maintenant je m'en donne les moyens. Donc je sais que ça va le faire.

[00:46:07]

Se sentir utile auprès des plus fragiles, voilà ce qui la motive désormais. Vous avez un message avec les verts, car Valérie avait un tout autre métier auparavant la voyance, la cartomancie.

[00:46:23]

Pendant des années, tout ça, c'était les outils de travail que j'avais en tant que voyante par téléphone. Obaldia.

[00:46:32]

Elle se retrouve alors l'heure où ça, avec seulement 800 euros mensuels. Aujourd'hui, elle en gagne 1300 par mois.

[00:46:39]

C'est la liberté. C'est tout bête. Mais ma fille, elle a envie. Elle a envie d'un. Elle est folle de mangas, donc elle a envie d'un manga pour me dire je ne peux pas lui acheter son manga à 11 euros. C'est ça qui compte pour moi faire plaisir à ma fille.

[00:46:53]

Mais elle a pu également s'acheter quelque chose d'essentiel pour aller travailler. C'est ma beauté, très contente de la voir, en tout cas, ça fait. C'est bon d'avoir une voiture.

[00:47:06]

Au bout de quatre ans, à un nouveau départ pour Valérie et aussi pour ses autres bénéficiaires du RSA.

[00:47:13]

Eux sont pour le moment en formation. Donc, on va faire que des prises en cuillère, c'est à dire par exemple, l'apprendront dessous en dessous articulations du poignet, articulations du coude.

[00:47:25]

À 33 ans, Alexis n'a connu que des contrats précaires serveur.

[00:47:29]

Il a perdu son emploi suite à la crise et vit actuellement avec 300 euros.

[00:47:34]

Une fois le loyer payé non voulu, mettez la serviette sous le bras pour patrouiller. Et là, on peut commencer donc à lui lui savonner le bras, lui rincer et lui sécher.

[00:47:46]

Pour l'instant, je ne suis pas encore très à l'aise en ce moment parce que c'est le début, mais ça va dans le sens de ce que j'attends, de ce qui me plaît.

[00:47:54]

Dans le département, 350 postes de soignants dans des hôpitaux et EPAD sont toujours vacants.

[00:48:00]

Je pense qu'il a des bonnes aptitudes naturelles au niveau de sa douceur et c'est quand même quelqu'un aussi qui est rigoureux.

[00:48:10]

Pourtant, Alexis n'avait jamais imaginé travailler dans ce secteur si la pandémie qui lui a donné l'envie de venir grossir le rang des soignants.

[00:48:18]

Ça m'a vraiment motivé parce que ça se voit. On a besoin de a besoin de soignants et on a besoin d'aide. Ce n'est pas possible là. Les hôpitaux sont saturés, les épatent. C'est un peu pareil. Il n'y a pas assez de personnel, donc je suis encore assez jeune, je pense, pour pouvoir le faire.

[00:48:34]

Alexis a une ambition décrocher son diplôme d'infirmier d'ici quelques années. Question le professeur Antoine Flahault Et si on laissait les anciens vaccinés sortir et dépenser, ce serait bon pour le moral et notre économie. Question de Georges dans le Var, c'est Jobidon qui a dit D'ailleurs, quand on est vacciné, on peut sortir sans masque et sans distinction, sans distance. Distanciation sociale. Alors, quand on est vacciné, on est protégé contre les formes graves de la maladie, c'est clair et il est clair qu'à terme, quand tout le monde sera vacciné, il pourra enlever le masque et vraiment revivre le plus possible comme avant.

[00:49:19]

C'est ça l'objectif quand même. Maintenant, il serait quand même un peu injuste. Au jour d'aujourd'hui dimaginer, je ne sais pas que les plus de 75 ans puissent partir en croisière grâce à un passeport vaccinal sans sont sans autre forme de procès. Alors que serait sur lequel les jeunes qui se sont serré la ceinture se sont confinés. Ils ont parfois perdu leur emploi ou ont été obligés, comme d'autres reportages, de se réorienter leur carrière. Tout ça pour sauvegarder les personnes âgées et qu'il verrait partir sur des beaux paquebots de croisière.

[00:49:57]

Je ne sais pas. Je pense qu'il y a un peu de solidarité et d'éthique ici et que peut être qu'on ne peut pas libérer totalement, même pour l'économie, une partie de la population, alors que l'autre, c'est pas qu'elle a refusé la vaccination, c'est qu'elle n'y a pas simplement accès quand tout le monde aura accès à la vaccination. Alors oui, on pourra tout à fait réfléchir à ce genre de comportement.

[00:50:20]

Soizic Quéméneur À l'instant, on apprend que Joba Boyden annonce 200 millions d'injections dans ses 100 premiers jours. C'est Emmanuel Macron qui, hier, a fait son mea culpa sur la vaccination. Il a dit On a eu tort. On a manqué d'ambition. Ça doit nous servir de leçon.

[00:50:35]

Oui, c'est un très fort, mais pas mal Koopa européen, puisqu'on parle des achats de doses de vaccins par l'Europe et aussi de l'argent qui a été acquis, qui n'aurait pu être plus investi par l'Europe pour les laboratoires. Et donc, on voit bien le, regrette Emmanuel Macron, qui est double. Il y a un regret, évidemment, parce qu'il se retrouve dans une situation où on se demande si on va être encore plus confiné ou pas. Et puis, la vaccination n'est pas suffisante pour pouvoir libérer les Français à court terme.

[00:51:04]

Et on voit bien toute la difficulté qu'a l'exécutif à donner des horizons. Davidi Quatre, six semaines, ça irait mieux. Là, on voit bien que c'est très compliqué. On est dans un brouillard total. Il y a ce côté là. Et puis, il y a aussi son pari européen. Emmanuel Macron a été élu pour ça. Il a été élu parce qu'il défendait une vision de l'Europe, une vision volontariste. Et donc, il y avait cette réussite du plan de relance, c'est à dire que tout le monde s'était mis d'accord pour emprunter de l'argent en même temps.

[00:51:29]

C'était très important et au même moment. En fait, les Européens raté les achats de vaccins. Pourquoi? Parce que ce qu'il dit dans son interview hier soir à la télévision grecque, c'est quoi qu'il en coûte qui a été très apprécié par les Français sur les mesures économiques de soutien, aurait dû être mis par l'Europe dans les vaccins. Donc, c'est vrai, c'est un très gros regret et il risque de payer, évidemment, politiquement. On voit bien ce qui se passe en Allemagne si c'est très compliqué pour Angela Merkel.

[00:51:56]

La question ne se pose pas seulement en France. C'est une vraie question européenne.

[00:52:00]

Angela Merkel, qui passe pour quelqu'un de très posé, qui a de la bouteille 16 ans d'ancienneté et qui en a été réduite à demander pardon aux Allemands parce qu'elle a eu. Elle a voulu supprimer Pâques et elle s'est rendu compte que ça ne passait pas. Allez, tout de suite, on revient à vos questions. Professeur Bertrand Guidez. Roselyne Bachelot en oxygénation renforcée. On a appris ce matin qu'elle était en oxygénation renforcée. Ça veut dire quoi exactement? Je pense que ça veut dire qu'elle est sous un système d'oxygénation à haut débit nasale humidifié, c'est d'un système qui permet de délivrer des débits extrêmement importants.

[00:52:43]

On peut monter jusqu'à 60 litres par minute et on peut enrichir l'air avec même au maximum que de l'oxygène. Donc, c'est un système d'oxygénation, je dirais optimisé. C'est ce qu'on utilise largement. Dans les structures de soins intermédiaires, on appelle les unités de soins intensifs COVED. J'ai ouvert une unité d'Ueli avec effectivement prise en charge des malades avec ces systèmes. Alors, avec ce type de traitement, chez certains malades, ça passe, il s'améliore et malheureusement, il y a un certain nombre de malades qui continuent à s'aggraver et qu'il va falloir mettre sous ventilation artificielle.

[00:53:20]

Donc les intubée, donc on va voir. J'espère qu'avec cette prise en charge, ça va suffire.

[00:53:25]

Et quand on est fou, quand on est intubée. Forcément, ça veut dire coma artificiel et on est parti pour au minimum 15 jours. Alors, on essaye de tuer les malades maintenant le plus tard possible pour les malades qui sont dans ces secteur de réanimation, il y en a à peu près 1 sur 2 qui est sous ventilation artificielle dans la première phase, dans la phase la plus aiguë. Effectivement, les malades sont endormis, voire ils sont paralysés avec des curare.

[00:53:51]

Et puis, quand les choses commencent à s'améliorer progressivement, on arrête ces médicaments pour endormir. Ces médicaments sédatifs. Et puis on procède à ce qu'on appelle le sevrage. Progressivement, on regarde la capacité des malades à respirer tout seul, sans lamachine, puis après, on retire effectivement la ventilation artificielle. Donc, il y a un peu deux phases. Il y a une phase aiguë où les malades sont endormis, voire mis sur le ventre, puis une phase de récupération et d'arrêt progressif de la machine.

[00:54:20]

Professeur Antoine Flahault.

[00:54:21]

Le confinement allégé, donc. J'imagine que c'est dedans avec les miens, dehors citoyens, pour reprendre le slogan de Jean Castex. Donc, le confinement allégé sera t il suffisant pour freiner l'épidémie? Questionde Marie-Paul en Saône et Loire?

[00:54:35]

Je crains que non. Je pense qu'on aura besoin de mesures plus plus fortes encore parce que encore une fois, ce nouveau variant qui a pris presque l'ensemble de départ de la circulation virale et beaucoup, beaucoup plus contagieux et plus virulent. Donc, il risque malheureusement de ne pas suffire. Ce confinement allégé?

[00:55:00]

Patrick Pelloux. A quoi est due la situation? En sommes nous là parce que les gestes barrières ne sont pas suffisants ou parce qu'ils ne sont pas respectés? Y aurait il une lassitude des gens qui, dirait t on, se? Ça pourrait lasser. On est plus que lassé.

[00:55:15]

On est tous d'accord, d'accord. Bon, non, mais faut pas être désespéré.

[00:55:19]

C'est à dire qu'en faite, là où il y a eu d'évolution, c'est le virus qui donne le tempo. Je trouve qu'il y a quand même une bonne observance et que nos concitoyens et nous tous, on respecte encore les gestes barrières. On va devoir les respecter encore longtemps, surtout si ce préfigure de nouveaux mutants qui arrivent. Ça, c'est vraiment important. Les jours heureux vont revenir. Ça ne fait aucun doute. Le problème, c'est que là, on est face à on.

[00:55:48]

On vit un instant de l'histoire, de l'histoire épidémiologique, de l'histoire, des pandémies mondiales. Alors évidemment, par rapport à celle qu'on a connue, par exemple, la grippe espagnole après la Première Guerre mondiale. Vous n'aviez pas les chaînes d'info? Vous n'aviez pas tout ça? Donc là, il y a quelque chose de angoissant en plus, parce qu'à chaque instant, vous avez plein d'informations, il faut faire le tri. Donc, il faut savoir garder de la distance, attendre.

[00:56:12]

Mais c'est vrai que profiter de l'analyse scientifique pour avoir des anticipations et voir comment ça va évoluer, c'est ça. C'est ça qui est important. Garder les gestes barrières, c'est sûr. Mais vous avez le virus qui joue sa partie. Nous, en fait, quand on les prend en charge au niveau du Samu et des urgences, on ne sait pas et on les soigne tous de la même manière. Que ce soit Varian britannique, on ne le sait pas.

[00:56:34]

C'est très bien pour l'érudition épidémiologique. Pour nous, tous les malades sont pareils. La seule chose qu'on voit à l'heure actuelle pour les USA et d'autres régions contaminées, c'est quand on arrive.

[00:56:44]

On arrive à savoir en gros comment ça s'est passé et à déterminer ce qui est pour nous le truc le plus important le J 0, le J 1 du premier jour de la contamination. Parce qu'après, on sait que les malades, potentiellement, risque de s'aggraver à J-7 et à J12. C'est SACO, c'est ça. Chaque fois que l'on cherche, mais on fait vraiment des techniques d'enquête très accidentologie et J12 qu'il faut surveiller jusqu'à 20.

[00:57:11]

Oui, si on est un soufflé au téléphone, on veut au téléphone aucun. Voilà, vous êtes les bienvenus.

[00:57:17]

Pas plus de 6 personnes dans l'espace public, mais 35 élèves dans une salle de classe. C'est une question de Marie-France, dans l'Oise. Qui est enseignante? Soizic Quéméner. Est ce que le corps professoral, est ce que les enseignants ont l'impression désagréable d'être en première ligne dans cette épidémie?

[00:57:33]

Oui. Alors depuis le début, mais en même temps, on constate assez peu de droit de retrait de profs qui refusent d'assurer les cours. Eux aussi font partie de ce mouvement pour l'éducation. Ils veulent que les cours aient lieu. Après, il commence à y avoir des inquiétudes parce que certains profs, notamment en primaire, jugent que les classes ne sont pas assez vite fermées normalement. Maintenant, ça ferme très, très vite à cause des à cause du varian anglais notamment.

[00:57:55]

Et donc, il y a une menace de grève en Ile de France du syndicat du syndicat principal du primaire, le 6 avril prochain. On verra si elle aura lieu ou pas, mais il commence à voir des questions. Il y avait une demande aussi très forte sur la vaccination à laquelle Emmanuel Macron a répondu lors de son déplacement à Valenciennes en expliquant que oui, il allait y avoir une priorité, sans doute pour les professions en première ligne, mais simplement à partir de la mi avril.

[00:58:21]

Et certains politiques, comme Anne Hidalgo, demandent une vaccination immédiate. L'ouverture de la vaccination aux profs qui, effectivement, continuent à aller en classe face à des élèves qui sont masqués. Mais vous avez déjà vu des enfants masqués? C'est compliqué. Le masque bouge. Et puis, il y a aussi des profs qui ont beaucoup de difficultés à faire cours avec leur passé. Des problématiques difficiles face effectivement à énormément d'élèves.

[00:58:44]

Les Français sont ils prêts à accepter un nouveau confinement strict, même d'un mois seulement?

[00:58:50]

On sait que le 29 janvier, ils s'y étaient préparés.

[00:58:53]

Là, oui, moi, je crois ici, mais il faut qu'il y ait un deal. Les Français sont pas bêtes. Vous savez, on est un peuple vaillant et courageux plus que certains croient. Il faut qu'il y ait un deal, c'est à dire qu'on ne peut pas attendre comme ça le vaccin. Puisqu'on sait nous tous ici, on le dit sans arrêt dans vos émissions. Il faut vacciner massivement, comme a repris Anne Hidalgo. A mon avis, c'est dans ce sens là qu'il faut aller.

[00:59:18]

Vous ne pourrez faire accepter un confinement que si, en même temps, on vaccine massivement avant de rentrer sur le plateau. J'ai une collègue qui travaille en EPAD. D'accord, elle a 40 ans, mais elle a voulu aller se faire vacciner pour pas risquer de contaminer les pensionnaires. On lui a refusé le vaccin. Ça. Normal, c'est quelque chose qui n'est pas normal. Les gens qui veulent se faire vacciner, il faut vacciner massivement ça. Dont acte.

[00:59:43]

Des auto reproches du président de la République sur la vaccination. Mais en même temps, quand d'un coup la France vote contre à l'OMC le fait que le vaccin doit être au patrimoine de l'humanité, on se pose des questions sur la logique politique de notre pays.

[00:59:58]

Professeur Bertrand Guidez, les Franciliens sont ils plus irresponsables que le reste de la population?

[01:00:05]

Non, c'est un problème de densité de population, c'est un problème de mobilité. Donc non, je ne pense pas du tout qu'il soit moins responsable que les gens dans d'autres départements.

[01:00:17]

Les opportunités de contamination sont beaucoup plus importantes dans les villes à forte densité que dans les campagnes. Donc, je ne dirai pas ça. Alors après, il y a des conditions spécifiques liées à la précarité sociale. C'est sûr que quand on est dans le 93 à 8 dans un appartement de 30 mètres carrés, c'est compliqué. Et donc, effectivement, ça va dans le sens de ce que disait Antoine Flahaut. Il faut favoriser le fait que les gens puissent sortir.

[01:00:46]

Maintenant, il va commencer à faire un peu meilleur. Ces gens qui sont très confinés à plusieurs dans des petits appartements doivent pouvoir sortir parce que c'est sûr qu'ils se contaminent chez eux, professeurs, mais là, aucun sur ces différences territoriales.

[01:01:00]

En revanche, il apparaît clairement que l'Ouest est beaucoup moins touché que l'Est. Un département comme le Finistère ou les Pyrénées Atlantiques sont très peu touchés par l'épidémie, comme s'il y avait un effet océan sur cette épidémie.

[01:01:14]

Oui, depuis le début de la pandémie, la façade atlantique a été moins touchée que l'est le Grand Ouest. La région Ile de France, de la région Rhône-Alpes et aussi la Provence-Alpes-Côte d'Azur, donc tout le reste a été plus touché. On a des hypothèses, y compris de pollution atmosphérique, qui aurait pu jouer un rôle. Les côtes ouest de la France sont plus balayées par les vents qui diminuent la pollution et la pollution est un des facteurs aggravants. La pandémie?

[01:01:46]

Donc c'est possible, observe Bertrand Glider.

[01:01:48]

Attend déjà commencé à trier les patients à l'hôpital. Et si, si vous l'aviez fait, pourriez vous nous le dire en toute honnêteté ici?

[01:01:57]

Non, ce terme de tri ne me plaît pas parce que c'est un terme qui était utilisé par les militaires sur le champ de bataille, c'est à dire qu'on a affaire à un blessé. On pense que blessé, il va de toute façon mourir. Donc, on le laisse sur le champ de bataille pour prendre en charge les soldats qui sont blessés, mais dont on pense qu'ils peuvent être améliorés. Non, le terme de tri n'est pas bon. Moi, ce que je dis, c'est le bon malade dans la bonne structure.

[01:02:23]

Et ça y est, la prison priorisation de l'accès. C'est à dire qu'il y a effectivement un certain nombre de malades qu'on ne va pas admettre en réanimation. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas les admettre, ce n'est pas parce qu'on ne peut pas les admettre. C'est parce que réellement, on pense et on a maintenant des arguments forts pour penser qu'ils ne vont pas bénéficier de la réanimation. Maintenant, quand on les met en réanimation, on continue de les prendre en charge, c'est à dire qu'ils sont admis à l'hôpital dans un service classique, voire dans une unité de soins palliatifs.

[01:02:51]

Mais ils ne sont pas. Ils ne sont pas laissés à eux mêmes. Un des gros reproches qui a été fait au printemps dernier, c'est que singulièrement dans un certain nombre de maisons de retraite, du fait des problèmes de personnel, il n'y avait pas d'accompagnement de fin de vie. Donc, c'est vrai que si on dit cette personne ne va pas bénéficier de la réanimation, il faut évidemment la prendre en charge. Faut évidemment qu'il y ait des structures adaptées pour prendre en charge un malade.

[01:03:18]

Et donc, on travaille en collaboration avec nos collègues gériatre.

[01:03:22]

Et il y a des malades qui ne sont pas pris en réanimation, mais qui ont de l'oxygène, même de l'oxygène à haut débit. Comme Roselyne Bachelot, c'est tout à fait possible d'organiser ça en salle dix secondes.

[01:03:34]

Où sont les vaccins? Demande Philippe. Dans l'Aude? En Angleterre? Soizic CCAMLR. C'est ce que disent les Européens. C'est tout le problème. Effectivement, la disparité entre livraisons en Angleterre et livraisons en Europe, ça va rester longtemps.

[01:03:48]

C'est la fin de cette émission, merci beaucoup, a dit avoir participé. Je rappelle que c'est dans l'air et disponible en podcast audio gratuitement sur toutes les plateformes. Vous restez sur France 5 à suivre. C'est à vous.