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Christophe Hondelatte Voici l'histoire de Robert Hébras, 94 ans, le dernier des survivants du massacre d'Oradour sur Glane, en Haute-Vienne, le 10 juin 1944. Il avait 19 ans ce jour là. Il a perdu sa mère, deux de ses soeurs et 642 habitants de son village. J'ai tiré ce récit de son livre paru aux éditions Littell avant que ma voix ne s'éteigne. Et pour le débriefe, je suis allé le voir à Oradour où, à 94 ans, bon pied, bon oeil, il continue inlassablement à témoigner.

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La réalisation de Céline Lebrun. Christophe Hondelatte. En 1944, la vie est paisible à Oradour sur Glane. On vit au rythme du bourdonnement des cloches de l'église, du bruit sourd, de l'enclume du forgeron qui ferme le sabot des vaches, du marchand de vin qu'il a brillamment ses vues. J'habite juste en face. Ça me réveille tous les matins, la guerre. Honnêtement, la vie de loin. Il y a eu des difficultés, bien sûr. 168 hommes du village ont été envoyés sur le front en 39.

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Quatre sont morts. Une cinquantaine ont été faits prisonniers de guerre depuis 1940. On manque de sucre, de café et de beurre. On cuisine au saindoux. Et le vendredi, on n'a pas d'autre poisson que de la morue. Mais c'est à peu près tout ce qu'on subit de la guerre. En juin 1944, on n'a jamais vu un soldat de la Wehrmacht à Oradour. Jamais.

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Moi, à cette époque là, je suis encore un gamin, un gamin de 19 ans né en 25 à Oradour sur Glane. La plupart de mes copains d'école sont des petits paysans, mais pas moi. Mon père est électricien. Il travaille pour la compagnie du tramway. On est quatre enfants. Je suis le seul garçon entre deux grandes soeurs et une plus petite. On n'est pas riche, mais on manque de rien. En 1944, je travaille chez un garagiste à Limoges.

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J'y vais tous les jours en tramway. Un garage où des gamins qui, en une journée, va devenir un homme. Le 6 juin, on a su pour le débarquement américain en Normandie, le dernier général du Commandement suprême des forces alliées vient de publier le communiqué suivant. Le commandement du général avec les Alliés, avec le soutien des formations aériennes, ont commencé ce matin à rallier les côtes nord de la.

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Là, ça nous a donné de l'espoir, mais le reste, on ne nous a pas prévenus, on ne nous a pas prévenu que dans le Sud, la Panzer Division SS das fraj remonter vers le nord, qu'elle avait pour mission de mater la résistance du Limousin. On n'a pas su que la veille, elle avait perdu 99 habitants de Tulle aux Lampadaires. On n'a pas su qu'elle avait décidé ensuite d'anéantir un village qu'on n'a pas su que c'était notre village.

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On n'a pas su qu'à 14 heures. Oradour était cerné. Le 9 juin, je quitte mon travail à Limoges à l'heure habituelle. Robert Empattements prend ta journée. On verra plus tard. Ce n'est pas souvent qui nous donne congé, le patron. La joie du débarquement, peut être. Tout ça pour dire que normalement, je n'aurais pas dû être à Oradour le lendemain. Je vais prendre le tram à la gare. On traverse Limoges. Tout est calme, serein, qui fait beau.

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Le lendemain, le samedi 10 juin, mon père se lève tôt. Bon, on dit Robert. Faut que j'aille à cette tournure là, je ne vois pas de retour avant la fin d'après midi. J'ai promis à la voisine d'aller lui mettre une prise électrique. Tu peux y aller pour moi, j'y vais. Bien sûr. À 14 heures précises, je suis devant notre maison avec mon ami Martial Brissaud. On bavarde, on parle du match de football du lendemain, on ne sait pas bien comment on va s'en sortir avec notre gardien qui bolan.

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Et là, on voit arriver deux autos chenilles, deux camions remplis de NSS armés jusqu'aux dents. Il traverse le village. Moi, je me dis qu'ils sont en route pour le front en Normandie, mais Martial prend peur tout de suite. D.Robert, je vais y aller, moi je reste pas là bas, ils ne vont pas manger, les deux autos chenilles allemandes s'arrêtent en haut du village. Elles font demi tour. Les SS en descendent. Deux d'entre eux remontent notre rue des deux côtés et maison par maison.

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Ils font sortir tout le monde. Place place, vous allez place maintenant. Place place. On les a suivis, on a fait ce qu'ils demandaient sans hésiter. On n'avait rien à se reprocher. Cela dit, certains n'ont pas voulu leur obéir. Roger, par exemple, un gamin de 8 ans qui habite à côté de chez nous. Sa mère lui répétait toujours Dès que tu vois un Allemand. Tu pars. Il s'est enfui comme le marchand de tissus qui a fermé sa boutique et qui s'est éclipsé comme les enfants du Tanneur, Jacqueline, Francine et André.

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Mais le reste de la famille a rejoint l'attroupement. Et moi, j'ai été naïf et pourtant, ma mère m'a dit de fuir. Pourquoi je partirais? En règle, je n'ai rien à me reprocher, je suis pas le seul. Le maire et l'instituteur qui sont allés aussi.

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Il commence par mettre le feu au village, maison par maison, et nous, on se rassemble tous sur le champ de foire, un peu inquiet, mais sans rien redouter. Une quinzaine de SS nous encerclent. Ils n'ont pas l'air nerveux. On n'a aucune raison de craindre le pire. Et pourtant, aux quatre coins, ils ont installé quatre mitrailleuses pointés vers nous. Regardez nous au milieu de cette place. Moi, avec mon tricot de corps, le boulanger en tenue de travail, les mères avec leurs enfants dans les bras et bientôt d'autres qui arrivent.

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Ils en ramènent de tous les hameaux alentours par camions entiers et les décharges, et ils repartent en chercher d'autres données. Je viens de repérer ma petite soeur de 9 ans au milieu des filles de son école. Elle est terrorisée. A un moment, le pâtissier va voir une sentinelle. Excusez moi, faudrait que j'aille voir mes gâteaux dans le four. J'ai mis à cuire. J'ai peur qu'il brûle. Ne vous inquiétez pas, on va s'en occuper. Ça dure comme ça.

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Trois quarts d'heure, une heure. Et puis les hommes de ce côté, les femmes de l'autre côté. L'institutrice veut garder son petit garçon trisomique avec elle. Pas de problème, madame, pas de problème. Glousser, je sais que ça va vous paraître incroyable, mais la séparation des hommes, des enfants et des femmes se déroule sans problème. Les femmes et les enfants partent les premiers sous la menace de leurs armes. Je cherche ma mère et ma soeur dans la foule.

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Je vois qu'elle me regarde.

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Je sens qu'elle a peur. Peur pour moi, j'en suis sûr, pas pour un. Nous, les hommes, ils nous mettent en rang par trois face au mur. Si on avait su que la veille, ils avaient pendu 99 personnes, Atul, on serait parti, on aurait couru, on se serait révoltés. Mais on ne le sait pas. Avec la guerre, il y a plus de journaux. Ne pas avoir fait de nous des prisonniers obéissants qui se mettent gentiment en par trois face au mur.

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Qui est le maire du village des Hurteau fait un pas en avant, choisissais des otages, monsieur le maire.

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Courageux, il se désigne lui même et on le voit partir entre deux SS vers la mairie. On n'a jamais su qui leur avait dit. Ils sont revenus quelques minutes plus tard. Nous savons qu'il y a des armes cachées ici dans ce village. Nous allons donc les chercher. Nous allons fouiller les maisons. Tous ceux qui ne seront pas concernés seront relâchés.

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Nous, on sait qu'il y en a pas des armes en dehors de quelques fusils de chasse, à ce moment là, on se dit ça va bien se terminer et dans les rangs, il y en a qui commencent à penser à leur bétail qu'il faut qu'ils aillent nourrir.

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Et donc, on attend. Moins inquiet. Certains commencent à s'asseoir sur le bord du trottoir, mais c'est autour, se mettent à bavarder entre eux et en acquérait. Et puis, d'un coup par SS, nous divise en quatre groupes. Moi, je me dis et nous séparent pour nous empêcher de fuir pendant qu'ils fouillent nos maisons. Ils prennent le premier groupe, ils l'emmènent dans un chai Locher, Donnea, ils prennent le maire avec eux. On le retrouvera avec deux balles en plein cœur.

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Dans mon groupe, on est 50 60 et nous emmènent dans la grange l'Audi quand on entre dans la grange. Elle est encombrée de charrettes, alors les plus âgées les déplacent et nous les plus jeunes? Bah, on s'assoit dans le foin. Et on attend. Les SS commencent par balayer l'entrée de la grange, qui sont 5. Si on avait su, on est beaucoup plus nombreux que. Et après? Devant l'entrée, ils installent des mitrailleuses et nous, on s'intéresse pas plus que ça.

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À un moment, l'un d'entre eux se met à faire le tour du groupe Lovey.

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Vous? Il regagne l'entrée de la grange et la. On entend une détonation au loin dans le village, c'est le signal. Et on est tous tombés d'un coup. Moi, quand ils ont tiré, j'étais tout au fond. Au début, j'ai cru qu'il tirait en l'air. Mais comme les autres, j'ai plongé et maintenant je me suis couché par terre, mon bras ramené sur la tête comme si ça servait à quelque chose. Il y a des corps au dessus de moi et je sent un liquide chaud qui coule.

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C'est d'Ulsan. Moi, j'ai été blessé à la tête au sein gauche et à la cuisse, mais ça va. Mes blessures sont superficielles. J'ai été sauvé par les autres. Le rempart de leur corps. Les 20 NSS savent bien que tout le monde n'est pas mort. Alors, ils font le tour, ils repèrent ce qui bouge ou qui gémit et il les achève.

[00:12:50]

Et moi, je suis sous les cadavres. Ils ne me voient pas. Et puis, ils prennent du foin, des fagots de bois et ils en recouvrent les corps et ils s'en vont. Et dans le tas? J'en entends un qui dit salauds! Ils m'ont coupé les jambes. Je le reconnais, c'est un mutilé de la Première Guerre. D'autres appellent leur femme ou leurs enfants. Moi, je ne bouge pas. Ils ont pu tuer tout le monde.

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Fait un cauchemar. Et puis, un bruit de bottes, les voilà qui reviennent. Ils mettent le feu à l'entrée de la grange.

[00:13:34]

Robert, tu fasses quelque chose, tu parte, tu te sauve, tu ne veux pas mourir comme ça. Il n'y a pas beaucoup de fumée, mais la chaleur devient insupportable. L'extrémité de mes cheveux commence à roussir, alors j'aperçois une porte. Je l'ouvre. Mince, elle donne sur une cour sans issue. Je reviens dans la grange. Je vois une autre porte. Elle donne sur une autre grange. Je regarde à gauche, à droite, deux SS qui sont partis.

[00:14:10]

Alors je vais me cacher dans une étable en choux. Au loin, j'entends tirer de tous les côtés et puis un moment, j'entends des voix des gens qui parlent français et patois. A l'oreille, j'arrive à les retrouver qui sont quatre, ils vont Rouby, Marcel Dartout, Mathieu Boeri et Clément Brousse Odile. On se retrouve donc tous les cinq cernés par le feu dans une course sans issue. Faut pas traîner sur le côté. Il y a un mur de planches vermoulue.

[00:14:47]

Les copains se mettent à l'attaquer à coups de couteau. Ça donne sur une autre grange et ainsi de suite. On avance de grange en grange. Ça nous prend des heures avec le feu derrière qui sans cesse s'approchent. Il fait très chaud, on a très soif. À un moment de NSS entre dans une des granges. Ils sont à moins d'un mètre de nous y mettre le feu à un tas de paille.

[00:15:10]

Et ils repartent. Sauf que deux d'entre nous sont montés se réfugier dans le grenier. C'est trop tard. On est plus de trois bourry Dartout qui est blessé aux jambes et moi. Et on arrive comme ça à la dernière grange de la rue qui donne sur une place. On jette un oeil à des sentinelles en faction. Faut attendre. Aux alentours de 7 heures du soir, la voie est enfin libre. Les sentinelles sont partie du côté du cimetière. Mathieu Boeri, par le premier, vous attend de l'autre côté de la place.

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Marcel et moi, on ne bouge pas. Marcel est beaucoup plus blessé que moi. Il a de plus en plus de mal à marcher. Je peux faire quelque chose pour toi, Marcel. Rien, @Robert rien. Maintenant, faut plus traîner. Le feu se rapproche! Lance le premier. Une fois de l'autre côté de la place, on fait signe à Marcel. Il n'a pas pu arriver jusqu'à moi. Il est resté planqué derrière un buisson. Avec Mathieu, on va vers le cimetière.

[00:16:32]

On le traverse, on fait une pause dans un bois et de là, on regarde. Notre village flambait. On arrive au hameau du Teil et là, on tombe sur des gens qui regardent Oradour brûler. On leur raconte. Vous n'auriez pas à avoir. On a très soif. Une femme nous tend une bouteille de vin. Mathieu veut rejoindre le hameau de sa mère et moi, je décide de m'éloigner le plus possible en évitant les routes, les chemins, les maisons.

[00:17:09]

Je marche comme ça jusqu'à environ 10 heures et demie du soir et j'arrive au hameau de Lamartine. Je vois une fenêtre éclairée. Midou arrive.

[00:17:22]

Et vous? J'arrive d'Oradour. Les Allemands, ils ont tué tous les hommes là bas tous les jours. Mais qu'est ce que vous avez fait pour que les s'attaqua vous?

[00:17:37]

Rien. Enfin, je ne suis pas moi et il se produit un miracle. Dans la même maison, je retrouve frayée les enfants du Tanneur qui s'étaient enfuis juste avant l'attaque. Jacqueline francise et André, le petit handicapé. Robert. Tu sais ce qui s'est passé à Oradour? Ils ont tué tous les hommes. Les femmes et les enfants. Ils les ont épargnés, je crois. Je n'en sais rien, en fait, mais je suis convaincu qu'ils les ont épargnés.

[00:18:15]

Je suis convaincu que je vais retrouver ma mère et ma soeur. Je ne sais pas à ce moment là ce qui s'est passé à l'église. Jacqueline me nettoie les plaies avec de l'eau de vie et je passe la nuit à même le sol dans cette maison. Le lendemain matin. C'est étrange, mais je ne suis pas totalement effondré, je suis en vie. Mon père aussi, sans doute, puisqu'il n'était pas au village, et je ne m'inquiète pas pour ma mère et mes sœurs.

[00:18:51]

Je suis sûr qu'elles sont saines et sauves. On les a juste évacuées pour qu'elles n'assiste pas au massacre des hommes. C'est tout. Où sont ils d'ailleurs à cette heure ci? Peut être chez ma soeur aînée Odette. Elle habite à quelques kilomètres d'Oradour, à Pourriol. Ils doivent être tous là bas et donc je propose aux enfants du Tanneur d'y aller avec moi et on y va à travers champs en évitant les routes et en portant le petit André handicapé.

[00:19:23]

Quand on arrive à Pourriol, je retrouve mon père et ma soeur aînée qui savait que j'étais vivant. Un autre rescapé le leur avait dit, mais ils ne savaient rien de ce qui s'est passé à Oradour. Rien, tu dis qui nous a rassemblés sur la place. Et ils ont séparé les hommes des femmes. A ce moment là, on pense toujours que les femmes et les enfants ont été épargnés. Aux alentours de 8 heures et demie du soir, mon père décide d'aller voir.

[00:19:59]

Il enfourche un vélo. Il s'approche de l'église. Et là, il voit les corps, les corps calcinés des femmes et des enfants du village qui brûlent encore. Et lui, il se retrouve tout seul face à ces ruines encore fumantes. Quand tu reviens chez ma soeur, il essaye de se rassurer. Elles ne peuvent pas être toutes mortes dans l'église. Ce n'est pas possible. Le lendemain. Il est allé les chercher partout dans la campagne alentour. Il les a pas trouvés.

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Il n'y a eu qu'une seule rescapée du massacre de l'Église, notre ancienne voisine Marguerite Romanches.

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Plusieurs fois, elle m'a raconté ce qui s'était passé, la terreur de ces femmes, ces mères qui tenaient leur bébé à bout de bras et de jeunes SS qui, aux alentours de quatre heures de l'après midi, ont posé une caisse au milieu de la nef de l'église et l'explosion qui a suivi et juste après les rafales et le feu.

[00:21:16]

Je n'ai pas eu de désir de vengeance. J'étais plus abattu que révolté et si fin juin, j'ai rejoint le maquis, la résistance s'est par une suite de hasards sans préméditation, plus poussés par le désir de retrouver une famille que par patriotisme.

[00:21:40]

Après, comme les rescapés des camps de concentration, je me suis senti coupable d'être revenu de l'enfer. Une culpabilité, et donc j'ai décidé de me taire pendant toute ma carrière de garagiste. Je n'en ai jamais parlé. Jamais je n'ai jamais voulu me présenter comme un survivant. Delagrange, Grange, Loder. Dans mon entourage professionnel, très peu de gens savaient. Mais en 1953, il y a eu un premier procès à Bordeaux et on m'a demandé de témoigner à la toute fin.

[00:22:16]

Il était là. 21 d'entre eux dans leur costume, sans leur uniforme SS. Deux seulement furent condamnés à mort et les autres à des peines de 5 à 12 ans de prison. Et de toute façon. Quelques jours plus tard, au nom de la réconciliation, ils ont tous été amnistiés. Ça a été terrible pour nous. Il y a eu un deuxième procès en 1983 à Berlin ouest pour juger le sous lieutenant Heinz Barth, qui avait participé au massacre.

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Et là encore, j'ai tenu à témoigner et j'ai pu lui poser des questions. Pourquoi? Je vais obéir aux ordres. Et à ne plus. Il a été condamné à la prison à vie. Il y a quelques années, ma petite fille Agate est entrée en sixième. Elle n'a pas parlé, mais elle a choisi d'apprendre l'allemand. Moi, de toute façon, j'étais d'accord. Mais j'espère que ce récit prolongera ma parole. Après ma mort et contribuera à faire durer la paix entre les peuples.

[00:23:43]

Voilà donc pour ce récit tiré de votre livre, Robert Hébras. Avant que ma voix ne s'éteigne chez Littell Éditions, le titre dit tout. Vous avez 94 ans, c'est un miracle? Ah oui, c'est un miracle miracle que vous soyez là encore pour raconter et raconter encore. Et je suppose évidemment que ça vous angoisse que lorsque vous partirez, il n'y a plus personne pour dire j'étais là comme vous l'avez fait avec moi tout à l'heure dans le village.

[00:24:15]

J'étais là, j'ai fait si j'ai fait ça. Il était là, mon copain fait ça. C'est une terreur pour vous.

[00:24:24]

C'est quelque chose qui ne fait pas d'illusions. La vie s'arrête un jour. J'espère que les personnes pourront expliquer ce que j'ai vécu. Maintenant, je sais que ça ne sera pas identique.

[00:24:42]

Chacun mettra sa touche, mais c'est ainsi. C'est la vie, c'est l'être humain, c'est tout ce qu'on veut.

[00:24:52]

Vous avez mis très longtemps à témoigner. J'ai mis très longtemps à témoigner. Je ne voulais pas. D'abord, je n'ai pas parlé à mon fils qui allait à l'école. Je ne voulais pas qu'il ait pu se cacher sur le dos d'un fils de rescapé et j'ai parlé à mes collègues fournisseurs. J'étais garagiste comme tout le monde.

[00:25:20]

Vous n'avez pas habité Oradour? Non. Après cette affaire, comme moi, j'ai créé un garage à Oradour que j'ai vendu à mon personnel pour racheter d'autres affaires. Que j'étais assez jeune. J'ai fait construire à Saint-Junien. J'habite à celle sur la commune de Saint-Julien. Tout à coup, je suis presque aussi près de la municipalité d'Oradour que de celle de zinc du mien.

[00:25:45]

C'est le deuxième procès de 1983 qui vous amène à témoigner. Depuis 1983, vous êtes devenu le rescapé qui parle à 83 85.

[00:25:59]

Mais surtout parce qu'en 1985, j'ai été invité par l'ex chancelier Willy Brandt à une conférence internationale de la paix à Nuremberg avec mon épouse. J'ai réfléchi très longtemps. Est ce que j'y vais? Est ce que j'y vais pas? Est ce que j'y vais? Mais je suis apparemment curieux. Je voulais savoir comment ça se passait à Berlin-Ouest était très libre à l'époque parce que le mur n'était pas tombé.

[00:26:32]

Et c'est là que je me suis rendu compte que Barth, cet officier, a déclaré qu'il avait mal fait son travail puisqu'il y avait des survivants puisque parce que des ordres étaient qu'il n'y ait aucun survivant.

[00:26:49]

Il ne pensait pas qu'il y avait des survivants. Il a été surpris.

[00:26:52]

Il a été très surpris parce que par la suite, quand même, l'Allemagne, le commandant de la place de Limoges du fait d'une guerre, a fait un écrit en disant que c'est Macky qui avait bien des munitions dans le clocher, qui avait mis le feu et que les SS étaient là pour sauver les femmes et les enfants. Je trouvais que c'était un petit peu gros quand même. Le mur tombe 89 et les libérés enfin pour cause de santé, est mort dans son lit.

[00:27:34]

Le seul regret qu'il avait lors du procès, c'est qu'on ne verrait plus ses petits enfants qu'on meurt et n'a pas pensé du tout aux petits enfants auxquels on a fait tout le tour du village martyr.

[00:27:50]

Ensemble, tous les deux, vous m'avez amené dans la grange, dans l'église, dans la maison où vous êtes né, devant la maison où vous habitiez.

[00:27:59]

Oui, en juin 44, d'après vous, ça va rester tout ça.

[00:28:07]

C'est mon souhait que ça reste le plus longtemps possible. Je sais très bien que le temps fera son oeuvre, que les ruines tomberont un jour ou l'autre. J'espère que l'église survivra plus longtemps que le reste. Malheureusement, c'est la nature comme ça. Moi, je le verrai pas.

[00:28:27]

Mais si on repart au tout début du récit. Si vous aviez su que la veille, Atul, on avait pendu aux lampadaires 99 personnes.

[00:28:43]

Tous partis Nesma pas, bien sûr, on aurait sarret, certains se seraient échappés. Mais là, on ne savait rien et avait. Moi, je vais vous dire même. On a appris au bout d'une dizaine de jours que c'était un régiment SS. On ne savait même pas que s'il y avait des SS, il y avait des Allemands. Puis c'est tout.

[00:29:09]

C'est intéressant parce que au fond, l'information, on l'accuse de beaucoup de défauts. Mais si l'information avait fonctionné, ça, les journaux avaient été publiés. Si la radio avait existé et même si Facebook avait existé, alors ils seraient tous vivants, probablement. Bah oui, bien sûr.

[00:29:30]

Parce que, faut dire une chose chez moi, il y avait la radio. Mais quand ma mère et ma soeur écouter la radio, écouter de Rossi ou mais on prenait pas la radio anglaise comme dans les films et le post n'était pas suffisant.

[00:29:49]

Heureusement, on avait une antenne à Lignol, ce qui nous permettait de prendre nos radio. Bourges, c'était toutes les informations. On avait des informations de Vichy et le journal à l'époque avait une feuille chez moi n'était pas très riche. l'Arche n'était pas le journal. De toute façon.

[00:30:12]

Alors évidemment, en ce moment étonnant que nous avons du mal à comprendre, c'est ce moment où vous dites allez sur la place du Champ de foire et où vous y allez. Nous n'étions pas là. On se dit qu'on souffre, on serait parti, qu'on serait allé se cacher. Et le grand mystère. Je pense pour vous, c'est que vous y êtes allé et vous dites mais on n'avait rien fait de mal, non?

[00:30:35]

Il y avait là la résistance. Comment? C'est vrai, se. Et il n'y avait pas de résistance proche d'Oradour. De toute façon, même la résistance qu'il y avait à Kinshasa, aimé dans la Résistance, devait être une dizaine. Il devait y avoir deux fusils de chasse et un revolver. Peut être? C'est tout ce qu'on avait commandé n'avait pas d'armes. C'est tout.

[00:30:58]

Donc, vous ne risquez rien? Non, non. La preuve, c'est que quand je suis arrivé sur la place, j'ai pas pris mes papiers d'identité. Mais je me suis dit tout simplement que ce n'est pas le web. Quand j'ai demandé, j'irai les chercher.

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Je n'ai pas passé une seule seconde que si j'avais pas eu de papiers, il m'aurait pas detonnes aller les tuer.

[00:31:26]

Mais votre copain Martial, lui, lui, il a l'intuition. Alors, bon copain Martial pour Oradour est un village rural. Il avait 17 ans et n'a jamais mis les pieds à Limoges, lui qui n'avait jamais pris le tram.

[00:31:44]

Ça me parlait de prendre le tram. Il n'avait jamais pris le tram qui vivait à ses parents. Apprendre le métier de son père. Le métier de charron était venu me voir pour parler des bâches, déjà demain. Et puis, quand il avait passé la troupe pour les camions, il m'a dit Moi, je m'en vais. J'ai peur qu'il ne pas tout manger. Qu'est ce que tu veux qu'il nous fasse? J'ai des regards s'envolent des deux côtés de la Normandie.

[00:32:13]

J'ai dit calculs sont en haut bobs. Ça m'a surpris peu, mais pas pas plus que ça. Et lorsqu'il est passé devant la mairie, le maire, avec le directeur de l'école, monsieur Rosso, lui dise où competitivite dit Je vais me cacher parce que j'ai peur. Et le mercredi de ben, tu viennes dans Naudières où tu étais caché.

[00:32:39]

Roger aussi. Sa mère lui a dit Quand tu vois un Allemand alors qu'il en a jamais vu, tu t'en vas, lui, sans moi. Et je suppose que pour vous, cette naïveté qui a été la vôtre reste un grand mystère.

[00:32:54]

Depuis, je vous pose toujours cette question pourquoi on a tous sans rien dire comme des moutons? Allez sur la place.

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Et même quand il sépare les femmes, les enfants et les hommes, vous avez toujours cette naïveté.

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Ouais, ça va vous paraître drôle, mais moi, quand les femmes sont parties, que j'ai vu ma mère s'en aller, je me suis pas posé la question.

[00:33:21]

C'est à dire que vous ne réaliser que le programme, c'est la mort. Qu'au moment où la satire, quand ça tire, ca commence à tirer, c'est tout.

[00:33:31]

Jusque là, je pense que tous, jusque là, n'ont pas pensé à la mort.

[00:33:40]

Pourquoi ils ont? Ils vous ont? Dans ces granges, l'impasse sur le salon, la place et comment? Pourquoi ils vous ont pas fusillés sur la place? Parce que vous étiez là.

[00:33:51]

Il y avait des pistolets mitrailleurs au coin Web.

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C'était peut être leur première idée, mais moi, je me suis posé la question bêtes. S'ils avaient fusillé cent soixante dix neuf femmes alors sur la place publique, ça aurait été pas. Ça n'aurait pas été Treasuries. Danisco, les bêtes déléguera les bêtes. Le fait, il n'y a pas de races. Il n'y a pas de traces.

[00:34:20]

Vous pensez qu'au moment où il vous faut mettre face au mur sur la place, vous m'avez montré le mur. Il est toujours là. Il c'est un peu élevé depuis leur idée à ce moment là, c'est de vous mitrailler. Je ne sais pas si c'est pas dans leur mémoire.

[00:34:36]

Vous me bien. On a posé la question au procès Bordeaux, soit à Berlin. Tout le monde se retranche derrière la loi comme tout le monde ne sait pas tout.

[00:34:50]

La grange lundi, on y est allé ce matin. Il n'en reste que les murs. Pas très haut.

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C'est une question délicate que je vais vous poser. Mais est ce que ces ruines aujourd'hui sont telles qu'elles étaient à l'époque ou pas du tout?

[00:35:09]

Pas du tout. Pas du tout. Le haine des drames. Toutes les maisons ont été brûlées. Il restait les quatre murs, mais les quatre murs de toutes les maisons.

[00:35:19]

Plus de toitures et fenêtres de portes. Il y avait les quatre murs. Aujourd'hui, malheureusement, et avec le temps, les ruines se détériore. Ce n'est pas pas.

[00:35:35]

Il y a un débat. Est ce qu'il faut reconstruire? Il faut remettre des pierres sur les murs. Lorsqu'un homme pour vous?

[00:35:42]

Non. Moi, je ne suis pas pour remettre des pierres. Je suis pour entretenir ce qui reste le mieux possible. Mais je ne veux pas pour reconstruire. Ce n'est pas Oradour n'est pas un truc de cinéma. A quoi sert Oradour? Il faut respecter les 642 victimes.

[00:36:04]

Quelle a été la vie après? Ce village s'est figé le 10 juin 1944. Je suppose qu'il a fallu nettoyer. Mais vous, vous habitez un baraquement? On vous a votre père hébergé dans un baraquement aux abords du village. Vous y êtes allé dans les semaines, les mois qui ont suivi.

[00:36:26]

Devant votre maison, devant la grange, selon mes besoins, je suis passé. J'étais obligé d'y passer parce qu'il n'y avait pas d'autoroute. C'est la seule route. C'était la seule route. C'est comme le tram. Le tram a traversé les ruines pendant neuf ans, c'est à dire que les gens passaient dans le village martyr.

[00:36:47]

Oui, les gens étaient dans le tram et traversaient le village martyr.

[00:36:52]

Mais quelle était la vie de ce village? Dans les années qui ont suivi, il restait à peu près six ou sept cents personnes qui n'ont pas été raflés. Comme votre père qui était tailleur, qui était aux champs, qui était à Limoges ou qui était Mayala, mais beaucoup moins des gens qui ont survécu du bourg.

[00:37:10]

Il n'y avait pas grand monde. Et puis le reste, c'étaient les parents des enfants qui étaient là. Hamon à côté. Chacun a eu sa tristesse. Une dame qui, jusqu'à sa mort elle a perdu sa fille jusqu'à sa maman, a été au cimetière.

[00:37:29]

Tous les jours, on m'a dit que dans ce village, il n'y avait pas de musique et pas de fête jusque dans les années 70.

[00:37:37]

Oui, même moi, lorsque j'ai été président de l'Association des familles. Il y avait tout le mois de juin. Il n'y avait rien pendant le mois de juin. J'avais des craintes quand même avec le conseil d'administration. J'avais décrété quand même qu'il y aurait un deuil pendant une semaine. C'est la semaine du 10 juin.

[00:37:58]

Mais en fait, c'était les trois années. Il n'y avait pas de mariage, il n'y avait pas de communion. Il n'y avait rien. Il n'y avait pas le bal, bien sûr. Il n'y a pratiquement jamais eu. Mais c'était le deuil complet. Alors là, c'est 20 ans.

[00:38:13]

Plus de vingt ans de deuil. Oui, plus de vingt ans de deuil. Pas de musique, pas de musique. Pas. Alors ça s'est passé.

[00:38:23]

SSLL, c'est nous. Le peu de jeunes qui restaient. On avait le droit de se taire. Tout d'abord, on faisait partie de l'association, mais on n'a pas le droit de dire ce que l'on passait.

[00:38:40]

C'est les anciens qui à. J'ai décidé qui a perdu des armes Fratto. Alors si on en revient au récit, il y a une force en vous qui vous pousse à la survie, en vous et dans les quatre garçons qui vous accompagnent dans cette marche de la survie. Est ce que vous saviez que vous aviez sans vous, cette capacité à vous lever non plus à marcher dans la langue?

[00:39:11]

Mais moi, je suis le premier surpris aujourd'hui parce que je suis né pour être lemployé. Et puis vivre ce que j'ai vécu. Recevoir des présidents de la République et tous, c'était quelque chose. Je ne suis jamais envisagé.

[00:39:31]

C'est un destin à part. Et cette force vous vient d'où? Ce qui a fait de vous cet homme qui?

[00:39:37]

Ça me plaît à savoir. C'est comme moi. J'évolue toujours conserver la mémoire des 642 victimes. C'est mon seul désir. Après moi, on ne les oublie pas. Malheureusement, ça risque d'arriver. Le temps passe des Emel, des évènements ou s'oublient. D'autres évènements arrivent donc l'oubli jusqu'au bout.

[00:40:08]

Vous êtes convaincu que votre mère et vos deux soeurs ne sont pas mortes? Ils n'ont pas tué les femmes.

[00:40:20]

On a espéré espérer que certains de femmes n'étaient pas dans l'église parce qu'il y a eu des rumeurs où certaines personnes ont dit qu'ils avaient vu passer des camions à l'intérieur. Il y avait des femmes et des enfants dès que des rumeurs. Malheureusement, il a bien fallu se rendre à l'évidence que toutes les femmes et tous les enfants enfermés dans l'église ont disparu.

[00:40:47]

Vous ne saviez pas, donc, à l'époque, que l'homme était machiavélique. Vous l'avez appris d'un coup que l'homme était capable de ça. Ça a changé votre vision? J'ai l'impression. Pas tellement que ça passe. Vous restez avec vous ou vos grands yeux? Un homme extrêmement ouvert aux autres, extrêmement doux. J'ai l'impression, très souriant. Pourtant, vous avez pris la plus grande leçon de vie qu'on puisse prendre.

[00:41:13]

Oui, c'est sûr. Puis je reviens en arrière aussi dans ma mémoire. Mais est ce que c'est à toi, Robert, que c'est arrivé?

[00:41:25]

Vous savez, ce doute là et dans votre manière de témoigner, il y a quelque chose qui est très surprenant, c'est que vous prenez la peine quand vous, quand on est dans le village, que vous montrez des choses. Vous me dites moi, j'ai vu ça. Moi, j'ai fait ça, mais je ne peux pas vous dire ce que les autres ont vu. Baland. Est ce que les autres ont fait?

[00:41:46]

C'est pas possible. On le sait par le bouche à oreille et on ignore si c'est moi. Je parle du témoignage de Mme Rouffach, que c'est elle qui m'en a parlé, qui est la survivante de l'Église, la seule, la seule survivante de l'Église.

[00:42:01]

Maintenant, voilà des gens qui brodent, qui brende.

[00:42:06]

Malheureusement, il y en a beaucoup et vous avez tenu toute votre vie à ne raconter que ce que vous avez vu.

[00:42:12]

Oui, j'ai rencontré énormément de classe aux élèves et je leur ai bien expliqué. À chaque fois, on arrivait dans l'église. Je ne vous mentionne que Mme m'a dit rien de plus, rien de moins.

[00:42:32]

Je passe plus de temps que je témoigne. Je passe à des amis qui sont là, qui peuvent le certifier. Je n'ai jamais changé un mot de témoignage, mot pour mot. C'est la même histoire que vous racontez et ce n'est pas dans l'angoisse.

[00:42:52]

Est ce que vous avez eu cette terreur de transformer vos souvenirs?

[00:42:56]

Oui, je l'ai dit à mon épouse. Je lui ai dit je sais si un jour, je ne suis pas ses baskets. Debarge Plus tu barrettes, tu m'empêche de témoigner et de témoigner. Je lui dis il n'y a pas dans la haine.

[00:43:14]

D'où vient ce souci de la précision et de ne pas broder?

[00:43:20]

Ne pas aller au delà?

[00:43:22]

C'est bon, apparemment, j'y étais. J'ai une entreprise, j'ai eu du père Sentel. J'ai toujours aimé la précision, la mécanique, la mécanique.

[00:43:32]

Oui, enfin, la précision de la banque a dit que j'ai grandi. Je peux vous le dire aussi. Je suis à l'heure, c'est l'heure. Vous êtes un gars précis? Peut être, oui. Le moteur doit ronronner.

[00:43:50]

Est ce que votre hantise, c'est que lorsque vous partirons, on se met à broder, à inventer des choses qui n'ont pas existé? Oui, les témoignages deviennent flous.

[00:44:00]

L'histoire, c'est moi, je témoigne, témoigne le plus simplement possible. Et je n'empêcherait pas les autres de témoigner. Ça m'arrive des fois dans le village ou d'un jardin des personnes qui explique le drame. Je passe à côté du réel. Je ne suis pas. Je les apostrophe. Même pas moi. Je sais le drame d'Oradour. Moi, ce que j'ai vécu dans le drame.

[00:44:27]

Alors, est ce que vous êtes arrivé à répondre à la question comment un homme peut il faire ça? Parce que vous les avez vous au procès?

[00:44:38]

Poser la question.

[00:44:39]

Je me suis posé la question ou tout de suite après. Et puis après? Malheureusement, on sait que ça arrive tous les jours. Aujourd'hui, on a notre Europe qui est à peu près calme. Mais dans le monde entier, il y a des massacres tous les jours de femmes et d'enfants. Et ça, ça me désole beaucoup. L'homme n'a rien compris et je crois que quand l'homme, alors l'oppresseur, Roland, ça sera toujours pareil.

[00:45:09]

L'homme massants, lui? Oui, non sans lui. Vous avez des visages de ces CSS dans vos souvenirs?

[00:45:16]

Non, parce que d'abord, ils étaient tous habillés de la même façon. Il n'y avait aucun. Si aucun grade sur les uniformes résulte de l'effort.

[00:45:29]

Ils étaient plus ou moins maquillés. Et puis, je ne les ai pas remarqués.

[00:45:34]

J'ai peur que pour moi, c'était des sortes remorquées tutto.

[00:45:41]

J'ai remarqué une seule chose, c'est que j'ai vu comme lorsqu'on était sur la place à sortir d'une maison avec quelque chose suppo.

[00:45:50]

J'ai supposé que c'était une boîte de sucre et que ces soldats étaient devant nous. Hassanein le signal de l'exécution d'un homme qui mangeait du sucre.

[00:46:03]

Tous ces hommes ont commis ce massacre parce qu'on leur a donné l'ordre de le commettre ou parce qu'ils avaient le diable en eux. D'après vous?

[00:46:18]

Je crois que c'est les deux. Déjà, c'est des jeunes qui avaient été vraiment formés à ce genre de trucs. Mais il y a le commandant qui était là comme un man. C'est lui qui a commandé quand même à l'exécution d'Oradour et il a été tué sur le front de Normandie le 29 juin 44. l'Armée allemande a essayé de lui faire porter le chapeau.

[00:46:43]

Il y a des Allemands qui viennent beaucoup à Oradour. Vous en avez accueillis? Je suppose.

[00:46:50]

Harbaoui. Moi, j'ai des amis qui étaient très bons amis allemands. Il n'y a jamais eu de ressentiment à l'égard de l'Allemagne de votre part?

[00:46:58]

Non, parce que je considère colley. Ceux qui sont nés après le drame ne sont pas responsables de ce que leurs aînés ont pu faire. Les générations qui sont venues derrière n'ont rien à voir. Par contre, je me suis rendu compte quand j'accompagnais des jeunes Allemands, soit l'Allemagne, soit en France.

[00:47:21]

Certains étaient liés à la jeune fille qui m'a dit parler français. Demandez moi, mon grand père a fait la guerre, mais je ne sais pas si ce qu'il a fait à la maison, on n'en parle jamais. On ne parle pas de la guerre.

[00:47:45]

Les familles, d'après ce que je comprends votre voix.

[00:47:48]

Robert Hébras ne s'éteindra jamais parce qu'il est enregistré. Votre récit est fixé sur papier dans ce livre. Il est fixé à ma voix dans ce récit que je viens de faire et je vous annonce que votre voix ne s'éteindra pas, même si vous sans doute un jour, vous irez rejoindre votre maman et vos deux sœurs Mary, qui vous attendent un matin.

[00:48:12]

Depuis toutes ces années, un matin, merci beaucoup d'avoir accepté une fois de plus de raconter votre histoire. Merci d'avoir accepté que je vous prête ma voix. Je rappelle le titre de ce livre avant que ma voix ne s'éteigne. Le dernier témoin d'Oradour sur Glane chez Littell, éditions signées Robert et brassent des centaines d'histoires disponibles sur vos plates formes d'écoute et sur un point.

[00:48:38]

FR.